[Critique] Radius : de belles promesses

Avec Radius, Caroline Labrèche et Steeve Léonard nous plongent dans un thriller de science-fiction au style très classique qui ouvre la porte à de belles interprétations, sans toutefois parvenir entièrement à leur donner corps.

Image extraite du film Radius de Caroline Labrèche et Steeve Léonard (Diego Klattenhoff dans le rôle de Liam) - Crédit Thomas Fricke

Image extraite du film Radius de Caroline Labrèche et Steeve Léonard (Diego Klattenhoff dans le rôle de Liam) – Crédit Thomas Fricke

Avec leur seconde réalisation, les Québécois Caroline Labrèche et Steeve Léonard changent radicalement de registre par rapport à Sans dessein, une comédie DIY distribuée en 2009. Avec Radius, ils nous plongent directement dans l’action et la chronologie d’un thriller de science-fiction au style très classique. Dans cette histoire d’amnésie – un thème souvent exploré dans le cinéma nord-américain depuis le succès rencontré par l’inoubliable Memento de Christopher Nolan -, les morceaux du casse-tête se repositionnent graduellement dans un récit qui alterne entre imagination et réalité, entre présent et passé. Le couple formé par Liam et Jane (l’une étant indispensable à l’autre) permet à l’intrigue de jeter les bases à quelques métaphores intéressantes, mais ne parvient jamais vraiment à leur donner corps. Un peu comme s’il échouait là où on l’attend le plus, c’est-à-dire à transcender les destins de ses protagonistes, devenus indissociables par une force surnaturelle.

D’un point de vue technique, le film s’avère au final assez réussi, offrant une quantité appréciable de rebondissements et de tension, notamment dans la scène de l’hôpital qui se démarque par son montage rapide donnant belle allure au côté anxiogène de la traque engagée avec la police. Du côté de la musique, Benoit Charest (Les Triplettes de Belleville) nous propose une trame d’inspiration tech-noir qui marie bien aux images sobres de Simon Villeneuve (Manigances). Mais le jeu de Diego Klattenhoff qu’on a pu voir dans des séries américaines à gros budgets (Homeland, Blacklist), est dépourvu d’émotions, tandis que Charlotte Sullivan manque de nuance. À sa défense, les répliques qui lui ont été fournies ne possèdent pas toujours la profondeur souhaitée.

La partie centrale est trop longue et fait tourner l’histoire en rond, en plus d’être prévisible. Malgré quelques mystères un peu trop faciles à élucider, Radius nous parvient à se reprendre et à nous surprendre, dans un dernier acte qui vient redonner du rythme à une narration qui avait jusque-là beaucoup joué sur l’attente. Avec la fraction du coût des productions du genre réalisées par nos voisins du sud, ce rare film fantastique québécois reste tout de même un divertissement appréciable.

Radius – Québec, 2017, 1h27 – Après un accident d’auto, un homme sans mémoire découvre qu’il tue tout ce qui l’approche. Une jeune femme inconnue semble cependant échapper à cette loi étrange… – Avec: Diego Klattenhoff, Charlotte Sullivan – Scénario et Réalisation: Caroline Labrèche et Steeve Léonard – Production: Benoit Beaulieu, Jean Du Toit, Anne-Marie Gélinas – Distribution: Filmoption International

Notre note:  (Matthew Lewis et Charles-Henri Ramond)

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Les notes :

★★★★★ Excellent
★★★★ Très bon
★★★ Bon
★★ Moyen
Mauvais

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