Disposant visiblement d’un budget limité, Karl R. Hearne nous offre avec Touched un récit centré sur l’obsession d’un homme solitaire torturé par les doutes. Le rêve éveillé de cet homme en quête de relations familiales et sociales donne naissance à un drame intimiste contemporain, évoluant avec délicatesse dans diverses avenues propres au cinéma de genre. Sont ainsi convoqués les codes du thriller psychologique, du polar, et du film de fantôme à la Ghost Story de David Lowery. En plus modeste, bien entendu, mais parvenant quand même à chambouler quelques grandes lignes revenant régulièrement dans le cinéma d’auteur (solitude urbaine, paternité troublée, mondes fantastiques de l’enfance, etc.).
Soignée, la facture visuelle tire parti de l’évanescente direction photo du toujours efficace Glauco Bermudez et de décors naturels évocateurs. Plongé dans un univers post-apocalyptique déroutant, le traitement évanescent suggère plus qu’il ne montre, tandis que les dialogues apportent une touche subtile de poésie romantique. En outre, le film bénéficie d’une interprétation sensible, même si elle manque parfois de justesse et d’intensité. Il en va de même pour le récit mené sans temps morts, mais sur un ton plutôt monocorde et un tantinet abscons. Malgré tout, Touched est une jolie petite surprise qui sort des sentiers battus, permettant au réalisateur-producteur et scénariste Karl R. Hearne de réussir son entrée dans le monde du long métrage.
Touched – Québec, 2017, 1h18 – le concierge solitaire d’un immeuble délabré part à la recherche d’une locataire qui n’a plus donné signe de vie depuis plusieurs jours – Avec: Hugh Thompson, Lola Flanery – Scénario, Réalisation et Production: Karl R. Hearne – Distribution: Maison 4:3
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