Sous des airs de renouveau, le scénario de Benoît Pelletier (Le sens de l’humour) n’a au fond rien de bien original et s’avère vite très limité dans son propos. Certes, grâce à des répliques qui font mouche, on rit de bon cœur à plusieurs reprises, ce qui est déjà gage de réussite. Mais on assiste aussi à plusieurs gags frôlant la grivoiserie et d’autres qui ratent leur coup (l’épisode des menottes, par exemple). Et surtout, on a la très nette impression de n’être jamais très loin d’à peu près n’importe quelle télésérie branchée, à commencer par Les beaux malaises. Les auteurs ont clairement cherché à plaire à ce public cible. Cela dit, le récit, qui rappelle un produit dérivé de Ricardo Trogi (d’ailleurs remercié au générique final à deux reprises), parvient tout de même à créer quelques portraits de personnages féminins comme on en voit assez peu dans la comédie québécoise. Mais là encore, on a du mal à ne pas tomber dans le poncif (la patronne irascible, mais incompétente et qui finit par se « lâcher lousse » à la première occasion, la mère indigne) ou l’image fantasmée (l’assistante fidèle et timide, la nymphomane sûre d’elle). Autour de ces femmes libérées, les gars ne sont guère reluisants, presque effacés. Ce décalage offre des scènes moins tonitruantes, plus sensibles, mais tout aussi stéréotypées (le mari écrasé par sa vie de famille, entre autres). Au final, c’est la sobriété et l’étendue du jeu de Martin Matte qui propose la véritable surprise de ce vaudeville très mineur.
Le trip à trois – Québec, 2017, 1h31 – Une trentenaire à la vie plate décide de mettre du piquant dans la vie intime de son couple. Pour ce faire, elle se lance dans la recherche d’une expérience sexuelle déstabilisante – Avec: Mélissa Désormeaux-Poulin, Martin Matte, Bénédicte Décary, Geneviève Schmidt, Anne-Élisabeth Bossé – Scénario: Benoît Pelletier – Réalisation: Nicolas Monette – Production: André Dupuy (Amalga), Guillaume Lespérance (A Média) – Distribution: Les Films séville
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