Drame psychologique d’Isabelle Poissant (1996), avec Pierre Chagnon et Denis Bouchard
Générique
Maurice Delarue, psychiatre a l’hôpital Notre-Dame, entre dans un bureau sombre où un enquêteur l’attend pour lui faire passer un interrogatoire. Les deux hommes doivent élucider les circonstances de la mort de Maritza, la femme de Delarue. Scène d’amour torride entre Delarue et sa femme. La photo d’une maison en Bulgarie. On ira la voir si tu veux, lui dit-elle au réveil.
Fin du générique
Delarue descend d’un train, en Bulgarie. Il retrouve la maison de la photo et arrivé sur le seuil, croise le regard d’une jeune femme. Apeuré, il s’éloigne et se met à parcourir ces lieux étrangers qui ont été ceux de Maritza auparavant.
Retour sur l’interrogatoire. On apprend que Maritza a été tuée et que Delarue est le principal suspect.
Un soir, dans un bar de danseuses, Delarue et la jeune femme de la maison avaient fait connaissance. Elle s’appellait Liliana. Lui, c’était Maurice, Momo pour les intimes. Il lui avait expliqué qu’il y a un an Maritza devait venir avec moi, elle avait accepté, mais, quelques jours avant de venir, elle est morte. Au fil de leur confidences et souvenirs, Delarue et Liliana se fréquentaient des plus en plus, et étaient devenus complices de leurs passés respectifs.
Retour sur l’interrogatoire. Non, il n’a rencontré personne d’autre.
Pourtant, là bas, à l’hôpital où travaille Liliana, Maurice avait fait la connaissance d’un homme solitaire, qui avait mystérieusement perdu toute forme de pensée et de mémoire. Alors, intrigué par ce cas rare, il avait pris cet homme sous on aile. Car, comme disait Liliana, il va se laisser mourir si personne ne retrouve son passé. Il est comme un objet non réclamé.
Retour sur l’interrogatoire. Réfléchissez-bien, vous n’avez vraiment rencontré personne d’autre quand vous étiez là bas? Oui, Delarue avoue avoir rencontré ce malade et avoir réussi à obtenir de cet homme, ses premières réactions. Vous trouvez pas ça un peu surprenant d’être à l’autre bout du monde en train de nourrir un homme avec une cuillère? Décidément, l’enquêteur ne lui fait pas confiance.
Peu à peu, le patient a commencé à retrouver un comportement normal. Encore des confidences entre Liliana et Maurice, lui qui racontait sa rencontre avec Maritza, elle qui lui racontait la banalité de son histoire. Elle s’était fait larguer, voilà tout… Alors, ils un soir de solitude, ils sont devenus amants.
Un soir, Maurice a appelé Maritza, et elle a répondu. Elle est donc encore en vie. Après quelques phrases échangées, Vlasta, l’amant de Maritza prend le téléphone et demande à Maurice de ne plus appeler, de faire comme si elle était morte, sinon ils appelleront la police.
Liliana, après cette nuit d’amour, tient à continuer leur relation, mais Maurice s’échappe… Qu’est-ce que vous voulez Liliana? Apprendre à vivre lui répond-elle… Trouvez une autre cause! Il refuse ainsi ses avances. Elle est beaucoup trop vivante pour lui. Figé dans le passé, refusant obstinément de s’imaginer un futur sans Maritza, Maurice se retrouve seul après que Liliana l’ait quitté.
Retour sur l’interrogatoire. Le retour à Montréal a été précipité. Mais Maurice ment sur les causes de ce retour.
Maurice a ramené l’amnésique à Montréal et l’a installé chez lui. Les deux hommes sont de plus en plus proches, d,ailleurs désormais le patient de Maurice s’appelle Monsieur Ré. Petit à petit, Maurice lui fait revivre des événements de sa vie passée grâce au cahier d’écolier que Monsieur Ré avait écrit. Objet de toute son attention, Maurice a trouvé en Monsieur Ré un sujet de choix. En effet, en jetant son dévolu sur Monsieur Ré, Maurice administre sur lui-même sa propre thérapie. Peu après, signe des progrès accomplis, Monsieur Ré trouve un emploi dans une fabrique de bagels.
Pourtant, le personnage taciturne et ambiguë qu’est Delarue, n’inspire pas confiance. Il exerce une telle emprise sur Monsieur Ré que ce dernier est devenu son jouet, son pantin et cette emprise qu’il exerce ressemble de plus en plus de la torture psychologique, malgré les résultats obtenus. Car au fil des lectures du cahier d’écolier, les épisodes de la vie de Monsieur Ré refont surface. On apprend que sa mère est morte alors qu’il avait 18 ans, qu’il a aimé passionnément une jeune étudiante de l’école de médecine et qu’il l’épousa peu après, elle se nommait Maritza. Puis, Monsieur Ré a invité un de ses collègues à la maison, il se nommait Vlasta. Un soir du jour de l’an, en rentrant à la maison le bras chargés de cadeaux, Monsieur Ré surprend Maritza et Vlasta faisant l’amour. Nous sommes à la Saint-Sylvestre.
Les deux histoires parfaitement identiques de Monsieur Ré et de Delarue se rejoignent enfin. Après qu’elle eut quitté la maison, Monsieur Ré est parti pour la Bulgarie afin de retrouver la maison d’enfance de sa femme ; puis il a sombré dans le mutisme total et s’est fait interné à l’hôpital de Liliana, état dans lequel Maurice l’a découvert. La boucle est bouclée.
Le lendemain du réveillon, Delarue se réveille dans l’appartement vide
L’enquêteur informe que Monsieur Ré a été formellement identifié comme étant le meurtrier de Vlasta, le Vlasta de Delarue. Monsieur Ré a tué l’amant de sa femme et de celle de Delarue. Le psychiatre a donc réussi à fabriquer son meurtrier.
Résumé détaillé : © Charles-Henri Ramond, janvier 2009