Générique entrecoupé – Un chien aboie dans son enclos. Un jeune homme blond en costume sombre change les plaques d’une Cadillac Fleetwood noire. Il sort la voiture d’un garage et se rend en banlieue chercher Gaby, un comparse, acériculteur de son état. Un colis est enfourné en toute hâte sur la banquette arrière. En chemin, ils récupèrent un troisième homme, qui s’avérera être Chico – Fin du générique
Marc Legault dans La Gammick de Jacques Godbout – Coll. personnelle
En silence, Chico distribue les pistolets. Les trois hommes chargent les armes. Une fois à Montréal, Fern, le chauffeur, stationne la voiture devant le fief de Roger Lavoie. Chico et Gaby entrent
sans un mot et demandent aux personnes présentes de remplir deux valises avec de l’argent. Fern démarre en toute hâte, les trois hommes se séparent après avoir transféré l’argent dans des boîtes
en carton.
Le contrat
Dans un bureau de grande classe, Chico attend. Il a un rendez-vous avec Raoul, un riche industriel qui brasse de grosses affaires avec les américains. Après une heure de niaisage, Chico rencontre enfin Raoul et paye son dû. On apprend alors que Raoul est le patron de Chico. La discussion des deux hommes tourne autour d’un gros coup à New-York. Là bas, personne n’a réussi à trouver un gunman pour se débarrasser d’Anastasia (un mafieux important) et c’est Chico qui va faire le coup. Car Chico en a marre d’être un deuxième classe, il veut se faire reconnaître comme un caïd de la pègre. Il informe donc Raoul qu’il souhaite prêter main forte à la mafia locale. Bien que peu enclin à laisser son poulain tremper dans des affaires extérieures, Raoul lui refile le nom du contact et l’informe du montant alloué pour ce contrat. Prudent, Raoul se dégage de toute responsabilité en cas de pépin.
Retour à Montréal
À la gare centrale de Montréal, Chico descend d’un autobus Greyhound. Il est accueilli par sa blonde, Rita, animatrice télévisée. Chico rentre de New-York. Ça y est, le contrat est accompli… Il a enfin montré que les p’tits québécois sont pas des nonos. Rita est ben ben enjouée… mais Chico n’a que faire de ses gentillesses. Il a mieux à faire. Il la laisse donc en plein stationnement et part retrouver Gaby au milieu de ses ruches. Là , il cache l’argent – 50 000 beaux dollars US – dans des boîtes de conserve vides.
Chico ne se cache plus et mène la grande vie, tout fier d’être enfin arrivé au sommet. Condo de grand luxe, achat de bijoux pour Rita, soirée aux courses arrosée de champagne… Il ne se refuse rien. Mais on le surveille. Angelo, l’homme de main de Raoul garde un oeil sur lui et cherche à en savoir plus.
Chico s’est mis dans le trouble, à Montréal, on sait maintenant que le gros coup de New-York, c’est lui. L’étau se resserre, les amis d’avant refuse de le voir et Fern a été froidement assassiné. Chico met alors Rita à la porte de son appartement et reste seul avec Gaby, prêt à affronter ses rivaux.
Les américains débarquent
Une limousine noire avec à son bord deux américains patibulaires débarque aux douanes. Chico « Quand ils veulent te rejoindre, ils finissent toujours par te retrouver. Anyway, la gammick, ça marche plus comme avant ». Aigri par la tournure des choses, lui qui a tant fait pour la corporation, Chico menace de tout révéler, il dit : « À c’t’heure que
j’sais que j’vais pas mourir du cancer, ça m’démange de m’ouvrir la trappe ». C’est Raoul qui lui a refilé le tuyau et maintenant c’est lui qui le traque! Gaby propose son aide à Chico : il va se charger de négocier la paix avec le boss.
La mort de Gaby
Dans un stationnement anonyme, Gaby rentre dans une roulotte qui abrite le tripot clandestin de Raoul. Angelo est là . Chico est en train de se faire des hot-dogs. Il écoute le programme de nuit à CKRB. Ce soir, à l’émission, l’animateur discute avec les auditeurs de la prison et des criminels.
N’y tenant plus, Chico va se stationner devant le garage de son chum Fern et voit alors les deux américains débarquer pour tenter de retrouver sa trace. Il se rend alors dans une cabine téléphonique et appelle Yvan Bédard, l’animateur de nuit de CKRB. Chico y voit donc une bonne occasion de tout balancer. Par la voie des ondes, il lance un ultimatum à Raoul et jure de tout révéler si son chum ne revient pas vivant.
Pendant ce temps, les deux américains fouillent l’appartement de Chico, sans succès.
Raoul est alerté. La discussion avec Gaby, jusque là courtoise, prend une tournure tout autre. Chico est en train de tout raconter sur les ondes, comment s’est fait le coup, qui a payé ; il promet même de révéler l’identité de celui qui lui a donné l’information… C’en est trop pour Raoul qui lance son pitbull Angelo sur Gaby, menotté donc incapable de se défendre.
Plus tard dans la nuit, Chico se rend au motel adjacent au champ de ruches de Gaby. Il continue sa conversation avec Bédard, ravi d’une telle aubaine pour ses cotes d’écoute. La police se saisit de l’affaire, son objectif retracer au plus tôt la provenance des appels de Chico.
Pendant ce temps, les choses empirent pour Gaby. Maintenant assis sur la banquette arrière avec Raoul, il sait qu’Angelo le conduit tout droit à son dernier repos.Ce qui ne manque pas d’arriver quelques instants après, tandis que la brute aux bacchantes jettent Gaby dans le fleuve et l’achève d’un chargeur de revolver.
Confessions d’un mafieux de Montréal
Les mafieux américains continuent leurs recherches tandis que Chico fournit de plus en plus de détails sur sa carrière au sein de la corporation montréalaise et de ses relations avec les voisins du sud « Ces gros verrats des États, y travaillaient ben. Ils arrivaient le matin et repartaient le soir. Et y avait deux-trois cadavres. »
Les deux inspecteurs de police ne lâche pas Bédard et lui demande de donner son accord au Bell Téléphone pour obtenir les numéros utilisés par Chico… non sans avoir proféré quelques vaines menaces. Mais Bédard refuse. L’inspecteur chef demande alors au boss de la radio corriger la situation.
Après le meurtre de Gaby, Raoul n’a d’autre choix que de prendre la poudre d’escampette. Il passe à l’agence Artistika, fournisseur de jolies dames, et dont il est le gérant. Il retire du coffre-fort toute trace de preuves incriminantes et laisse le soin de répondre aux questions de la police aux « p’tites filles » et à Jean-Louis, son adjoint. Il prend l’ascenseur avec Angelo, qui le suit comme son ombre. Quand la porte s’ouvre, ce dernier rajuste son veston, Raoul est étendu à terre, sans vie.
Alors que les confidences de Chico n’en finissent plus de finir, il se rend compte que si il parle bien à Yvan Bédard, l’émission elle, a été remplacée par un programme de musique douce!
Épilogue tragique
Se sentant trahi, Chico prépare à la hâte un piège destiné aux américains qui viennent juste de faire leur apparition dans le stationnement du motel. Chico installe deux ruches dans une pièce du sous-sol. Les hommes en noir descendent, rentrent dans la pièce, Chico ouvre les couvercles, ferme la porte derrière lui et remonte à l’étage en courant… Les abeilles se ruent sur les deux hommes qui hurlent de douleur.
Quelques instants après, les policiers débarquent, accompagnés d’Yvan Bédard, qui se porte volontaire pour négocier.
Chico se terre à l’intérieur du motel. Il attire Bédard vers la porte d’entrée, et lorsqu’il est assez près, il sort et lui balance plusieurs rafales de mitraillette. Chico est sur le perron du motel sans défense ; les policiers n’ont plus qu’à ouvrir le feu.
Générique de fin.
Résumé détaillé rédigé par Charles-Henri Ramond, © novembre 2009.
Merci de respecter les droits d’auteur et de ne pas dupliquer ce contenu sans autorisation préalable.
