2010-2019. 10 ans, 25 films de 25 cinéastes différents. Ou comment se sortir de l’exercice aussi essentiel qu’inutile de dresser une liste de films emballants que l’on aimerait ne voir jamais périr. Le jeu du qui m’a marqué, qui a disparu, c’est le côté ludique de la chose. Revoir les films, c’est aussi se rendre compte, que, délaissés de leur immédiateté et du buzz, certains d’entre eux, pourtant jugés importants à leur sortie, finissent par s’évanouir avec le temps. D’autres, en revanche, restent en mémoire. En voici quelques-uns:
Mes cinq favoris
Curling de Denis Côté (2010)
Dans une société où tout doit se ressembler pour paraître normal, comment ne pas voir dans ce film une allusion à peine voilée au sentiment de que doit ressentir le cinéaste, de plus en plus seul dans une cinématographie québécoise étouffée par le consensus (télé)visuel ou le drame répétitif – Infos et bande annonce
En terrains connus de Stéphane Lafleur (2011)
Avec son univers en décalage total, avec son humour en demi-teinte et cette étrange fascination du cinéaste envers ses personnages et de leur univers hors normes, En terrains connus est une vraie réussite de notre cinéma. Un film qui n’est pas sans rappeler le petit monde jubilatoire de Curling de ou celui plus mystérieux de Nuages sur la ville de Simon Galiero. – Infos et bande annonce
Le météore de François Delisle (2013)
Cette mosaïque visuelle et sonore n’a rien de rébarbatif ou d’abscons. Bien au contraire. Laissant le travail principal de construction de l’histoire au spectateur, Delisle livre un film d’une étonnante limpidité dans lequel les échos et les métaphores deviennent des symboles puissants de l’incommunicabilité d’êtres marqués à jamais – Infos et bande annonce
La grande noirceur de Maxime Giroux (2019)
Avec son intrigue mystérieuse reposant sur des scènes fortes, des images à couper le souffle et la force de son interprétation, La grande noirceur reste indéniablement à l’esprit. Cet objet de cinéma pur, envoûtant et audacieux, est bel et bien l’une des Å“uvres québécoises les plus originales depuis la nuit des temps. – Infos et bande annonce
Mommy de Xavier Dolan (2014)
La coqueluche de Cannes a certainement acquis avec ce cinquième long métrage en autant d’années, un autre statut. Le réalisateur surdoué mais très esthétisant a réussi épurer quelque peu son style et offre un film d’une force rare, évoluant sans cesse entre amour trop gourmand et haine destructrice. – Infos et bande annonce
Vingt films marquants
- Les Affamés de Robin Aubert (2017) – pour son incursion remarquée dans un genre d’ordinaire contraint à l’entrée des artistes – Infos et bande annonce
- All You Can Eat Bouddha de Ian Lagarde (2018) – pour la vision surréaliste de notre si cher tout-inclus cubain – Infos et bande annonce
- Avant les rues de Chloé Leriche (2016) – regard juste sur les communautés amérindiennes qui commencent enfin à faire parler d’elle au cinéma – Infos et bande annonce
- Camion de Rafaël Ouellet (2012) – un drame, un père, deux fils, et un grand et beau film – Infos et bande annonce
- Catimini de Nathalie Saint-Pierre (2013) – pour avoir mis en lumière une réalité cachée et nous avoir fait découvrir la talentueuse Émilie Bierre – Infos et bande annonce
- Chien de garde de Sophie Dupuis (2018) – le personnage de Théodore Pellerin restera longtemps encore comme l’une des grandes compositions de la décennie – Infos et bande annonce
- Les démons de Philippe Lesage (2015) – les mondes et les peurs de l’enfance filmés avec dextérité et délicatesse – Infos et bande annonce
- Incendies de Denis Villeneuve (2010) – le film sur lequel j’ai le plus écrit (92 articles) – Infos et bande annonce
- Inch’Allah d’Anaïs Barbeau-Lavalette (2012) – très bien servi par une distribution homogène, parfaitement dirigée – Infos
- Laurentie de Mathieu Denis et Simon Lavoie – l’œuvre la plus osée et la plus dérangeante de ces dix dernières années – Infos et bande annonce
- Mes nuits feront écho de Sophie Goyette (2017) – filmer le rêve? Un pari risqué réussi haut la main – Infos et bande annonce
- La mise à l’aveugle de Simon Galiero (2012) – une femme dans la cinquantaine change de vie et se lance dans le jeu professionnel – Infos et bande annonce
- Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau (2011) – aussi pertinent que bien des documentaires sur l’immigration – Infos et bande annonce
- Nuit#1 d’Anne Émond (2011) – les débuts prometteurs en long métrage pour une cinéaste toujours intéressante à suivre – Infos et bande annonce
- Rebelle de Kim Nguyen (2012) – le film le plus fascinant de son auteur, et de loin – Infos et bande annonce
- Roméo Onze d’Ivan Grbovic (2012) – regard sur le handicap physique, sur la solitude et le poids des traditions… un coup de cœur assurément – Infos et bande annonce
- Les signes vitaux de Sophie Deraspe (2010) – pour son regard empathique sur l’usure du corps, comme Roméo Onze – Infos et bande annonce
- Une colonie de Geneviève Dulude-De Celles (2019) – idem qu’Avant les rues, avec une très délicate composante « coming-of-age » en plus – Infos et bande annonce
- Une jeune fille de Catherine Martin (2013) – faire du cinéma comme on fait de la peinture – Infos et bande annonce
- Le vendeur de Sébastien Pilote (2011) – la région change, la vieillesse s’installe, et Gilbert Sicotte au milieu de tout ça – Infos et bande annonce