Extrait du documentaire de Denys Arcand Le confort et l’indifférence (1981, ©ONF)
Ce troisième volet des suggestions de films québécois à ne pas manquer couvre les années 80. Une période dans la cinématographie québécoise qui fut caractérisée par une vision d’auteur plus introspective et plus intimiste que les précédentes.
Alors que les « anciens » commencent à céder leur place, de nouveaux visages apparaissent, certains plus éphémères que d’autres (Tana, Lauzon). Durant cette décennie, on assiste aussi à l’expansion du cinéma fait par les femmes, suivant les traces laissées quelques années plus tôt par Mireille Dansereau ou d’Anne Claire Poirier. On note l’arrivée ou la confirmation de réalisatrices telles que Léa Pool, Micheline Lanctôt, Sylvie Groulx ou Diane Létourneau pour ne citer qu’elles.
Bien que moins riche en nombre de films (environ 100 films de fiction produits au Québec en l’espace de dix ans, comparativement aux 130 de la période précédente), cette décennie nous a tout de même laissé de bien beaux films, dont plusieurs restent méconnus ou pas toujours disponibles en format numérique.
Suggestions de films qu̩b̩cois РPartie 3: 1980-1989
Dernière mise à jour : 12 octobre 2014.
1. Anne Trister (Léa Pool – 1985) : la quête d’identité d’une jeune juive ayant quitté son pays. Un film tout en lenteur et en finesse d’une cinéaste elle-même expatriée. Et aussi pour De la main gauche, la lancinante chanson de Danielle Messia. À voir en DVD
2. Au clair de la lune (André Forcier – 1982) : l’univers de Forcier est incomparable à nul autre, plus particulièrement dans ce film sombre comme la nuit et lumineux comme les rêves d’Albinie. Ici, les paumés nous allument de leur imaginaire poétique et tendre. Premier grand rôle de Michel Côté et l’un des derniers de Guy L’Écuyer. À voir en DVD
3. Le déclin de l’empire américain (Denys Arcand – 1986) : autopsie mordante de l’ « Empire » américain et du Québec moderne par l’un des géants de notre cinéma. Une brochette d’acteurs inoubliables et l’un des premiers grands succès internationaux de notre cinématographie. À voir en DVD ou en ligne
4. Le confort et l’indifférence (Denys Arcand – 1981) : documentaire désabusé réalisé dans la foulée du référendum de 1980. Une vision encore très pertinente du Québec et de ses enjeux politiques. À voir en ligne
5. Le dernier glacier (Roger Frappier, Jacques Leduc – 1984) : un docu-fiction indispensable traitant du déclin d’une ville minière dans un Québec en pleine mutation. À voir en ligne
6. Elvis Gratton (Pierre Falardeau – 1985) : qui ne s’est pas identifié à un moment ou a un autre à cet Elvis de pacotille, niaiseux et imbu de sa personne, mais tellement attachant. Les suites sont moins réussies, voire inutiles. À voir en DVD
7. Les fleurs sauvages (Jean Pierre Lefebvre – 1982) : un portrait tout en délicatesse d’une famille qui se retrouve. Prix de la critique internationale au Festival de Cannes. À notre connaissance indisponible en DVD, mais peut être visionné sur Illico.
Gilbert Sicotte et Bryan Doubt dans les grands enfants de Paul Tana – Source et copyright: ACPAV
8. Les grands enfants (Paul Tana – 1980) : une histoire d’amour entre un jeune homme sans travail et une fleuriste italienne. D’une superbe simplicité, ce film sans fioritures réalisé par un cinéaste québécois trop éphémère mérite d’être redécouvert. À notre connaissance indisponible en DVD, mais peut être visionné sur Illico.
9. La guerre des tuques (André Melançon – 1984) : un incontournable du cinéma jeunesse qui n’a pas pris une ride et qui restera sans doute l’un des films québécois les plus connus pour longtemps encore. À voir en DVD
10. Jésus de Montréal (Denys Arcand – 1989) : de la pertinence de la religion dans nos sociétés dites modernes. À mon avis l’une des Å“uvres les plus adroites du cinéaste qui se joue avec une extrême habileté des travers de ses contemporains. À voir en DVD et en ligne sur Illico
11. Les Plouffe (Gilles Carle – 1980) : la saga familiale québécoise par excellence. Un passage en revue d’une famille typique durant plus de trente ans. Les français adorent. À voir en DVD et en ligne sur Illico
12. Portion d’éternité (Robert Favreau – 1989) : voilà un film peu connu et introuvable aujourd’hui, une histoire de science-fiction réaliste qui reste encore à ce jour l’un des plus probants essais du genre produit au Québec. À notre connaissance indisponible en DVD
13. Sonatine (Micheline Lanctôt – 1983) : plongée dans l’intimité de deux adolescentes désemparées devant le monde adulte. L’une des premières incursions du cinéma québécois dans l’univers torturé de la jeunesse. À notre connaissance indisponible en DVD, mais peut être visionné sur Illico
14. Un zoo la nuit (Jean-Claude Lauzon – 1987) : émouvantes retrouvailles d’un père et de son fils qui se sait condamné. Le dernier film du très grand acteur Roger Lebel. À notre connaissance indisponible en DVD, mais peut être visionné sur Illico.
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- Suggestions de films qu̩b̩cois incontournables РPartie 5: 2000-2009
- Suggestions de films québécois incontournables – Partie 4: 1990-1999
- Suggestions de films québécois incontournables – Partie 3: 1980-1989
- Suggestions de films québécois incontournables – Partie 2: 1970-1979
- Suggestions de films québécois incontournables – Partie 1: jusqu’à 1969
PS: je n’ai pas inclus les films que je n’ai pas vus, même s’ils sont considérés comme des classiques ou des incontournables.
©Charles-Henri Ramond – Toute reproduction partielle ou totale sans autorisation est interdite – Liste originalement publiée en juin 2010 sur filmsquebec.over-blog.com
