Corbo est un drame historique réalisé par Mathieu Denis qui nous replonge dans les premières heures du Front de libération du Québec (FLQ). Ce premier long métrage réalisé en solo par Mathieu Denis (co-réalisateur de Laurentie) nous fait revivre le Québec du printemps 1966, alors que Jean Corbo, un jeune italo-québécois de 16 ans, et ses amis militants de gauche intègrent les rangs du groupe extrémiste.
Dès l’automne 2014, Corbo a eu droit à plusieurs passages remarqués dans différents festivals internationaux après sa première mondiale au Festival de Toronto où il a été sélectionné dans le Canada’s Top Ten. En 2015, le film a également été présenté en compétition dans la section Génération de la 65e Berlinale.
Il s’agit sans aucun doute de l’une des propositions québécoises les plus importantes de l’année 2015, qui ne devrait pas avoir trop de difficultés à nous faire oublier la récente déconvenue provoquée par La maison du pêcheur, qui retraçait lui aussi un pan de l’histoire du FLQ.
Le film sortira en France au début du mois de septembre 2015, sous le titre L’Insoumis et avec une affiche autrement plus évocatrice que celle produite au Québec.
Mot de l’auteur
Dans les notes de presse, on retrouve une très longue et très intéressante entrevue accordée par Mathieu Denis. En voici deux courts extraits :
Parlez-nous de la genèse du projet. Comment avez-vous pris connaissance de l’histoire de Jean Corbo?
C’est mon père qui, le premier, m’a parlé de « l’affaire Corbo », il y a de cela plusieurs années. Il avait gardé un vif souvenir de l’histoire tragique de ce jeune adolescent du même âge que lui, mort à 16 ans alors qu’il menait un attentat pour le compte du Front de libération du Québec (FLQ). Mon père se souvenait surtout des grandes lignes de ce triste évènement, mais son bref récit m’avait marqué.
Quels éléments de cette histoire vous avaient marqué?
C’est d’abord et avant tout l’idée de cette vie interrompue si brutalement, si prématurément, qui m’avait bouleversé. Je m’imaginais le choc terrible que les proches de Jean avaient dû vivre en apprenant sa mort, d’abord, puis en découvrant les circonstances dans lesquelles elle s’était produite, ensuite. Je me demandais également comment ses compagnons d’armes pouvaient avoir vécu la mort de l’un des leurs. Je cherchais à comprendre, finalement, ce qui avait bien pu pousser un adolescent aussi jeune, apparemment sans histoire et issu d’un milieu aisé, à joindre les rangs du groupe révolutionnaire – ouvertement violent – qu’était le FLQ de Pierre Vallières et de Charles Gagnon.
Dès le début de la recherche, ceci étant dit, un autre aspect m’a interpelé : celui des origines de Jean, son père étant italien et sa mère québécoise. Il y avait là une dualité identitaire qui me semblait parler du Québec d’aujourd’hui, à travers une histoire vieille de près de 50 ans. C’est cet aspect qui a achevé de me convaincre qu’un film portant sur Jean Corbo pouvait avoir un côté résolument contemporain.
Résumé
Montréal, printemps 1966. Dans un Québec en profonde mutation, Jean Corbo, 16 ans, un adolescent idéaliste né d’une mère québécoise et d’un père d’origine italienne, est écartelé entre ses deux appartenances. Après s’être lié d’amitié avec Julie et François, deux jeunes militants d’extrême-gauche, il joint les rangs d’un groupe clandestin résolu à déclencher, par des actions violentes, une révolution socialiste dans la province. Ce groupe, c’est le Front de libération du Québec (FLQ), alors dirigé par Pierre Vallières et Charles Gagnon.
À l’insu de sa famille, Jean prend part aux activités du FLQ dès le printemps, tout en poursuivant son cours classique dans un collège privé. Son implication au sein du mouvement est d’abord périphérique – on lui demande de distribuer La Cognée, le journal du FLQ, dans son école. Jean le fait avec sérieux, se sentant de plus en plus attiré par la rhétorique radicale des dirigeants du FLQ. Il participe bientôt, avec ses amis François et Julie, à des opérations nocturnes pour couvrir des murs d’usines en grève de graffitis proclamant à la face du monde l’existence du mouvement terroriste.
Suite à sa participation à un camp d’entraînement où l’on enseigne aux membres du FLQ le maniement des armes et la fabrication d’explosifs, Jacques, qui dirige le réseau d’action du groupe, confie à Jean, Julie et François une mission plus grave que celles à laquelle ils ont l’habitude de participer. Il leur demande de commettre un attentat à la bombe. Désireux de jouer un plus grand rôle au sein du mouvement, Jean accepte la mission sans hésiter. Mais François et Julie se désistent l’un après l’autre. Le 14 juillet 1966, Jacques dépose Jean dans le quartier Saint-Henri, à Montréal, à quelques coins de rue de l’usine Dominion Textile, cible de l’attentat planifié. Entre les mains du jeune homme : quelques kilos de dynamite.
Synopsis officiel
Distribution
Anthony Therrien (Jean Corbo) ; Antoine L’Écuyer (François) ; Karelle Tremblay (Julie) ; Tony Nardi (Nicola Corbo) ; Marie Brassard (Mignonne Corbo) ; Jean-François Pronovost (Frère de Jean) ; Dino Tavarone (Achille Corbo) ; Francis Ducharme (Mathieu) ; Simon Pigeon (Jacques) ; Maxime Mailloux (Alain) ; Laurent-Christophe de Ruelle (Louis) ; Jean-François Poulin (Robert) ; Stéphane Demers (Professeur Lacasse)
Fiche technique
Genre: drame historique - Origine: Québec, 2014 - Durée: 1h59 - Visa: Général - Première: 13 avril 2015 - Sortie en salles: 17 avril 2015 - Tournage: Montréal et ses environs, du 3 septembre à la mi octobre 2013 - Budget approximatif: 4,1 M$
Réalisation: Mathieu Denis - Scénario: Mathieu Denis - Production: Félize Frappier - Productrice associée: Sylvie Lacoste - Société de production: Max Films Média Inc. avec la participation de SODEC, de Téléfilm Canada, des programmes de crédit d’impôt fédéral et provincial, avec la collaboration de Société Radio-Canada et la participation du Fonds Québecor - Producteur exécutif: Roger Frappier - Distribution: Les Films Christal / Les Films Séville
Équipe technique - 1ère assistante à la réalisation: Jeanne Leblanc - Conception sonore: Patrice Leblanc - Costumes: Judy Jonker - Direction artistique: Éric Barbeau - Directrice de production: Marie-Claude Beaulieu - Distribution des rôles: Catherine Didelot - Distribution de la figuration: Carole Dionne - Mixage: Bernard Gariépy Strobl - Montage images: Nicolas Roy – Musique: Olivier Alary - Photographie: Steve Asselin - Prise de son: Claude La Haye
Infos DVD/VOD
Corbo est disponible en DVD au Québec (format panoramique, version originale française et avec sous-titres anglais) - Date de sortie: 28 juillet 2015 - Éditeur: Films Séville - Code UPC: 774212112829 - Suppléments: NC.
