Qu’ont en commun les films La passion d’Augustine, Les discrètes ou Pour l’amour de Dieu? La religion, bien entendu. À partir de ces exemples, et de quelques autres titres tout aussi symboliques, l’historien et critique de cinéma Georges Privet analyse le rapport étroit que semble entretenir le cinéma québécois récent avec la religion.
Dans son texte intitulé La grande noirceur, part two?, paru dans le numéro d’été de la revue L’Inconvénient, l’auteur s’interroge sur « cette fascination pour un sujet (la religion), une époque (les années 1950-60) et un mode de vie (celui des frères et des sÅ“urs vivant coupés du monde), un demi-siècle après que le Québec a soudainement déserté les églises, découvert la libération sexuelle et fui la Grande Noirceur ».
Si les exemples cités sont les signes probants d’une « persistance du religieux » dans notre cinéma, ils renseignent également sur « un tournant riche  en changements rapides mal digérés, plein d’enjeux fondamentaux mais incompris », tout en révélant, en ces temps que Privet qualifie justement de « seconde Grande Noirceur » de notre foi dans notre propre potentiel. Croire en nous et s’assumer pleinement dans le monde, voilà aussi de quoi parlent ces films, finalement moins tournés vers Dieu que vers nous-mêmes.
En deux pages bien tassées, Georges Privet nous livre là une réflexion on ne peut plus intéressante, à lire dans la revue L’Inconvénient – literature, arts et société, numéro 61, été 2015, actuellement en kiosque.
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