The Forbidden Room (La chambre interdite en version française) est un conte fantastique réalisé par Guy Maddin et Evan Johnson qui découle d’une initiative mêlant installation, tournage en prise direct et expérience interactive, retrace l’apparition inexplicable d’un mystérieux coureur des bois à bord d’un sous-marin coincé sous l’eau depuis des mois avec sa cargaison explosive. L’équipage terrifié, forcé d’arpenter les couloirs du vaisseau condamné se lancera alors dans un voyage jusqu’à la source de leurs plus funestes craintes.
Guy Maddin (My Winnipeg, Keyhole) et Evan Johnson, dont c’est le premier long-métrage, proposent avec cette Å“uvre fantasmatique une nouvelle approche cinématographique comprenant des séquences tournées en présence du public au Centre Phi à Montréal et au Centre Pompidou à Paris. À ce propos, le cinéaste précise que chaque journée de tournage commençait par une mise en transe, véritable séance de spiritisme invoquant l’esprit des films disparus au cours de l’histoire. Il ajoute en parlant de ses comédiens: Ces superstars ont accepté de se laisser posséder par les esprits, les fantômes des films perdus, d’effrayants spectres qui les ont obligés à jouer des scénarios longtemps oubliés pendant que je m’activais autour d’eux avec ma caméra, pour garder une trace de leur performance sous transe. A un certain point, j’ai réalisé que j’étais le photographe d’esprits le plus fou de l’histoire du spiritisme.
Présenté dans plus d’une cinquantaine de festivals depuis le début de son parcours international à Sundance en janvier 2015, The Forbidden Room a remporté le prix spécial du jury à Las Palmas, ainsi que le Bildrausch Ring of Film Art en Suisse.
Mot du réalisateur
« La plupart des réalisateurs ayant participé aux cinquante premières années de l’histoire du cinéma – Hitchcock, Lang, Murnau, Ford, Weber, Borzage, Guy-Blaché, et bien d’autres – ont au moins une fois perdu un de leurs films, l’abandonnant aux caprices du destin. Le plus souvent, la société de production qui a financé les images détruit simplement les bandes après un certain temps, afin de vider les étagères pour y accueillir de nouveaux films ; très souvent d’ailleurs l’équipe brûlait le stock de nitrate dans un spectaculaire feu de joie lors de pique-niques champêtres. Autrement, soumis à des conditions de stockage inappropriées – haute température, humidité trop élevée – qui favorisent la réaction chimique transformant le celluloïd en vinaigre, les films se sont auto-détruits.
Ceci étant, une grande partie est simplement perdue de vue, rangée au mauvais endroit par un projectionniste, égarée au cours d’un envoi, ou même abandonnée par une des victimes dépressives et alcooliques de l’industrie du cinéma. On estime que 80 % des films réalisés dans l’ombre se perdent à jamais. Quelles qu’en soient les raisons, ils disparaissent pour de bon. J’aime imaginer ces pellicules perdues comme des films qui n’auraient pas trouvé leur dernière demeure. Éclairés ainsi, les disparus apparaissent comme des fantômes. Il est facile de rapprocher ces travaux perdus, dont les seules traces restantes sont quelques photos de tournage ou autres critiques dans Variety, à des esprits errants qui resteraient nous hanter. Le paysage de l’histoire du cinéma est habité par leur présence, tourmenté par la promesse de leur retour, jusqu’à ce que la douce lumière qui en émane soit restaurée comme par miracle. Ces films sont comme des corps, disparus sans laisser de cadavre, privant leur famille de toute possibilité de deuil. Aussi longtemps que l’incertitude de leur mort planera, leur possible retour à la surface continuera de nous hanter. Ces films perdus sont les « revenants » que j’espère invoquer au cours des Séances. »
Extrait du dossier de presse
Résumé
Un prologue vous explique comment prendre un bain, images à l'appui. Nous passons ensuite par le drain pour atteindre un sous-marin endommagé rempli de gélatine explosive, dans lequel la vessie-jauge indique aux quatre survivants qu'il ne leur reste que douze heures à vivre. Pour prolonger leur espérance de vie, ils aspirent l'air des blinis qu'ils mangent frénétiquement. Soudain, un bûcheron avec casque à poils fait irruption. Il s'est perdu dans le bois alors qu'il était à la recherche de Margot.
Les marins et l'homme partent alors à la recherche du capitaine qui n'a plus donné signe de vie depuis que l'avarie s'est déclarée mais qui est le seul à pouvoir les sauver. Les cinq hommes traversent alors les chambres pressurisées du vaisseau. Dans chacune d'elle, des histoires inventées surgissent, faisant elles-mêmes appel à d'autres contes et légendes, imbriquées les unes dans les autres comme des poupées russes.
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Par ordre d'apparition:
Louis Negin (Marc, professeur de bain, Smithy, Mars, Organisateur de sacrifice, père de Jane), Graham Ashmore, Angela La Muse, Kimmi Melnychuk, Charlotte Rampling (La mère du palefrenier), Alex Bisping (marin), Gregory Hlady (Dr. Deane), Kent McQuaid, Roy Dupuis (Cesare), Melissa Trainor, Kyle Gatehouse, Victor Andrés Trelles Turgeon (Pancho, l'homme qui écoute), Neil Napier (l'homme au piège), Clara Furey (Margot), Noel Burton, Marie Brassard (La femme au collier), Darcy Fehr, Pamela Iveta, Udo Kier (valet de chambre), Catherine Treskow, Geraldine Chaplin (La Passion maîtresse), André Wilms (le chirurgien), Romano Orzari (le voleur de calamar), Céline Bonnier (Ève de Méricourt), Slimane Dazi (Le détroussé), Jacques Nolot (Le Tors, le Ministre de l'intérieur), Caroline Dhavernas (Gong), Paul Ahmarani (Dr. Deng), Judith Baribeau, Victoria Diamond, Mistaya Hemingway, Mathilda Ekoe, Lewis Furey (L'homme à la face de crâne), Éric Robidoux (Xiao), Karine Vanasse (Melle Labadie), Sienna Mazzone (une fille), Kathia Rock (une mère), John Churchill, Matthew Comeau, Alexandre Skeret, Sherpa Macilu, Jean-François Stévenin (le docteur), Mathieu Amalric (Thadeusz), Amira Casar (Madame M.), Vasco Bailly-Gentaud, Maria de Medeiros (la mère aveugle), Christophe Paou, Andreas Apergis (Warren), Sophie Desmarais (Jane), Arthur Holden, Ariane Labed (femme de chambre), Adèle Haenel (l'infirme), Marie-Sophie Roy, Anthony Lemke, Victoire Dubois, Elina Löwensohn, Kim Morgan, Luce Vigo
Fiche technique
Genre: conte fantastique - Origine: Coproduction Québec-Manitoba, 2014 - Durée: 1h59 - Langue V.O.: Anglais, français - Visa: Général - Première: Sundance, janvier 2015 - Sortie en salles: 23 octobre 2015 sur 3 écrans à Montréal et Québec - Tournage: 3 semaines au Centre Georges-Pompidou à Paris et 3 semaines au Centre PHI à Montréal - Budget approximatif: NC
Réalisation: Guy Maddin, Evan Johnson - Scénario: Guy Maddin, Evan Johnson, Robert Kotyk, Kim Morgan, John Ashbery pour le segment How To Take A Bath - Production: Phyllis Laing, Guy Maddin, David Christensen, Phoebe Greenberg, Penny Mancuso - Producteurs exécutifs: David Christensen, Niv Fichman, Jody Shapiro, François-Pierre Clavel - Sociétés de production: PHI Films, Buffalo Gal Pictures, Office National du Film du Canada avec la participation de Téléfilm Canada, SODEC, Manitoba Film & Music, crédits d'impôts fédéraux et provinciaux ainsi que Centre PHI, Centre Georges Pompidou et KIDAM - Distribution: Métropole Films Distribution
Équipe technique - Costumes: Élodie Mard, Yso South, Julie Charland - Générique et Conception visuelle: Galen Johnson - Direction artistique: Brigitte Henry, Chris Lavis, Maciek Szczerbowski - Montage images: John Gurdebeke – Musique: clip musical The Final Derriere écrit, produit et interprétée par Sparks - Photographie: Stéphanie Weber-Biron, Ben Kasulke (Paris)