Chasse-galerie: la légende – Film de Jean-Philippe Duval

Inspiré d’une populaire légende québécoise, Chasse-galerie: la légende de Jean-Philippe Duval, relate la légende de plusieurs bûcherons isolés dans le bois qui pactisent avec le diable pour pouvoir retrouver leurs femmes.

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Chasse-galerie: la légende est un conte fantastique réalisé par Jean-Philippe Duval, sa troisième réalisation au cinéma après Matroni et moi (1998) et Dédé à travers les brumes (2009). Inspiré d’une légende québécoise du 19e siècle, dont la version la plus connue a été relatée par Honoré Beaugrand en 1900, le film raconte l’épopée d’un groupe de bûcherons qui fait un pacte avec le diable pour aller à la Saint-Sylvestre rejoindre leurs femmes éloignées.

Durant le tournage, Jean-Philippe Duval présentait son film au Huffington Post Québec: « C’est notre légende la plus connue, la plus merveilleuse aussi, qui raconte les débuts du pays et du Québec. Mon grand-père était un ingénieur forestier dans les années 30, il a travaillé avec les Amérindiens en Abititi avant que ce soit développé. Moi, j’ai une terre à bois chez moi, je suis un gars qui va bûcher, j’aime la forêt, je vais à la chasse. Pour moi, c’est une façon de raconter un bout de notre histoire tout en faisant un film le fun que je qualifie de thriller-historique-réaliste. Ce n’est pas un film fantastique, c’est bien réel, c’est bien vrai. …/… Oui, c’est une légende et c’est du folklore, mais je voulais une approche réaliste. Le camp de bûcherons, c’est un vrai camp de bûcherons. Le canot, lorsqu’il vole, c’est le canot qui vole, c’est réaliste. Que les acteurs aient froid, qu’ils souffrent un peu, c’est ce que je voulais. » [1]

Prévu à l’origine pour sortir durant les fêtes de fin d’année 2015, le film avait été repoussé pour diverses raisons. Chasse-galerie: la légende sortira finalement le 26 février 2016.

[1]: Le Huffington Post Québec, Sarah-Émilie Nault, 19/02/2015

Photo officielle de Caroline Dhavernas et Vincent-Guillaume Otis dans une scène du film Chasse Galerie (courtoisie eOne)

Caroline Dhavernas et Vincent-Guillaume Otis dans Chasse Galerie (courtoisie eOne)

Mot du réalisateur

Je viens d’une famille de forestier. Mon arrière-grand-père, mon grand-père, mon oncle: ils ont tous travaillé dans la forêt. J’habite sur une terre à bois dans l’Estrie. Je chasse, je pêche, je fais du canot. Depuis toujours. J’ai descendu en canot la Gatineau avant de réaliser mon film. Laissés en hydravion avec nos canots, nous avons traversé le territoire évoqué dans la légende d’Honoré Beaugrand. La Chasse-Galerie fait partie de mon histoire. Elle fait surtout partie de NOTRE histoire.

J’ai voulu raconter les origines de notre histoire. Les bûcherons du XIXe siècle sont méconnus au cinéma. La Chasse-Galerie raconte leur histoire. Pas celle des bûcherons du XXe siècle qu’on connaît davantage. Mais celles des premiers hommes qui ont vécu de la forêt. Dans le film Chasse-Galerie : La Légende, on raconte les débuts de cette période fondatrice pour notre culture. Fondateur pour notre imaginaire collectif aussi. Les coureurs des bois ont arrêté de faire le commerce de la fourrure quand les grandes compagnies anglaises ont pris le marché et fait tomber les prix au début du XIX.

Les Canadiens français se sont alors rabattus sur la forêt. C’était plus payant, ils pouvaient avoir deux métiers: avoir une terre l’été, et aller au chantier l’hiver. On parle ici des années 1830.

Le film raconte les premiers chantiers: le chantier qu’on voit à l’écran est une reconstitution fidèle des camps construits entre les années 1830 et 1890. C’était avant que les grandes compagnies défrichent des routes forestières. Les hommes étaient isolés, vivant dans des conditions proches du Moyen Âge. On n’avait pas encore de poêle en fonte au chantier, l’approvisionnement était précaire. Un système de cache approvisionnait les quelques courageux qui allaient dans les camps les plus retirés.

On mourrait souvent, sans secours possible. Les accidents étaient fréquents et les conditions d’hygiène inexistantes. Pour moi, raconter la Chasse-Galerie c’était d’abord faire un film sur notre histoire, dans un traitement brut, près de ces hommes, un film authentique et sans racolage un suspense historique plus proche du western que du film fantastique.

Car la légende est bien présente dans le film. Elle est inspirée de la tradition orale. Il y a autant de versions de la Chasse-Galerie qu’il y a de conteurs… Il faut savoir aussi qu’une légende est inspirée de faits historiques réels. Ce n’est pas un conte: le conte est plus fantaisiste. La légende est plus proche de la réalité, son traitement est plus proche du Thriller que du fantaisiste. Dans le film que j’ai réalisé, le Diable est parmi les hommes. Mais justement, il est comme un des nôtres. J’ai demandé à François Papineau de jouer le Diable comme un tueur à gages dans un western qui vient faire son « contrat ». Le mal est à l’intérieur de l’humain: le Diable n’est que la représentation de notre part d’ombre.

Qui dit Chasse-Galerie dit bien sûr aussi histoire d’amour, car les hommes qui s’ennuyaient à mourir au chantier ont inventé la Chasse-Galerie pour aller rejoindre leur belle au village. Il faut aussi savoir que la Chasse-Galerie telle qu’on la connaît est une légende très proche des légendes amérindiennes. Le canot d’écorce volant n’est pas étranger aux influences amérindiennes très présentes dans le film. L’ami du personnage principal est interprété par Samian, lui-même algonquin.

Résumé

31 décembre 1863. Pour sauver sa femme et son bébé, Théodore passe un pacte avec Jack Murphy. Son âme contre la vie de sa femme en couches. Mais alors qu'il s'en va rejoindre le camp à bord de la Chasse-Galerie, il se jette dans le vide et meurt. Son âme ne sera pas au diable.

Lavaltrie, 25 ans plus tard. Liza, fille de Théodore, et Jos Lebel, jeune paysan à qui tout semble sourire, filent le parfait amour. Les deux tourtereaux songent à fonder un foyer. Mais, alors que Jack Murphy fait son retour en ville, un incendie suspect dévaste les récoltes de Lebel, le forçant à aller gagner son pain dans la concession forestière située à des lieues de la ville.

Pendant que Lebel affronte les rudesses de l'hiver et le mutisme de sa promise, le notaire Boisjoli, éconduit par Liza il y a trois, se met à rôder autour de la belle, sous la bienveillance de Murphy qui joue en sous-main pour attirer le malheur sur le jeune couple. Il ira même jusqu'à inventer un enfant illégitime à Lebel pour faire fuir sa bienaimée.

C'est par l'entremise de McDuff, un compagnon de camp soudoyé par Boisjoli, que Lebel découvre la supercherie. Bien décidé à reconquérir celle qu'il aime, il s'embarque une dernière fois dans une nouvelle Chasse-Galerie...

©Charles-Henri Ramond

Distribution

Francis Ducharme (Joseph Lebel) ; Caroline Dhavernas (Liza Gilbert) ; François Papineau (Jack Murphy) ; Vincent-Guillaume Otis (Romain Boisjoli) ; Samian (Jean Jean) ; Fabien cloutier (McDuff) ; Hubert Proulx (Baptiste) ; Gabriel Forest (Taillon) ; Emmanuel schwartz (Théodore) ; Gilles Pelletier (Curé Dumouchel) ; Julie Le Breton (Hélène)

Fiche technique

Genre: conte fantastique, drame historique - Origine: Québec, 2015 - Durée: 1h49 - Langue V.O.: Français - Visa: Général - Première: 24 février 2016, Cinéma Impériel, Montréal - Sortie en salles: 26 février 2016 - Tournage: du 23 octobre au 8 novembre 2014 et du 29 janvier au 26 février 2015 à Rawdon, St-Alphonse, Chertsey et St-Constan - Budget approximatif: 7 M$

Réalisation: Jean-Philippe Duval - Scénario: Guillaume Vigneault - Production: Christian Larouche, Réal Chabot - Sociétés de production: Christal Films Productions, Les films du boulevard avec la participation de Téléfilm Canada, la SODEC, les crédits d’impôts du Québec et du Canada, Radio-Canada, le Fonds Harold Greenberg, le Fonds Québecor et Technicolor - Distribution: Les Films Christal

Équipe technique - Costumes: Francesca Chamberland - Direction artistique: Jean Babin - Effets spéciaux (superviseur): Mario Dumont - Montage images: Myriam Poirier – Musique: Éloi Painchaud, Jorane - Photographie: Mario Janelle - Post-production (superviseur): Érik Daniel

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