C’est avec tristesse que nous avons appris ce matin la disparition de Réal La Rochelle à l’âge de 79 ans. Figure marquante de l’étude cinématographique au Québec, ce docteur en communications audiovisuelles de l’Université Stendhal de Grenoble était un connaisseur éclectique et passeur de savoir auprès de plusieurs générations de cinéphiles.
Il est devenu en quarante ans de pratique l’une des sommités en matière d’opéra et de musique de film avant de fonder dans les années 90 la Phonothèque québécoise et le Musée du son de Montréal, un répertoire essentiel d’archives et d’études sonores.
Spécialiste de Maria Callas, M. La Rochelle restera aussi longtemps attaché à la compréhension de l’œuvre de Denys Arcand. Il a consacré deux livres au cinéaste, dont le premier Denys Arcand. L’ange exterminateur paru en 2004 est une ressource inégalée pour qui veut en apprendre plus sur l’œuvre de l’auteur du Déclin de l’empire américain. Écrite avec la complicité du cinéaste, cette biographie retrace le parcours ainsi que les fondements de l’œuvre d’Arcand. L’an dernier, M. La Rochelle faisait paraître un court essai qui revenait sur Le règne de la beauté, le dernier opus du cinéaste.
Critique de cinéma, chercheur insatiable, professeur associé au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal, M. La Rochelle avait collaboré à plusieurs revues, telles que 24 images ou Séquences et avait animé diverses chroniques à la radio de Radio-Canada.
Principales publications: Cinéma en rouge et noir (Triptyque, 1994), Callas. L’opéra du disque (Christian Bourgois, 1997), Opérascope. Le film-opéra en Amérique (Triptyque, 2003), Denys Arcand. L’ange exterminateur (Leméac, 2004), L’Opéra du samedi (PUL, 2008), Le Patrimoine sonore du Québec. La Phonothèque québécoise (Triptyque, 2009), Lenny Bernstein au parc La Fontaine : récit : quà si una fantasia  (Triptyque, 2010), Denys Arcand. Mille plateaux (PUL, 2014).