Il était une fois dans l’est est une comédie dramatique réalisée par le metteur en scène André Brassard à partir de pièces de théâtre de l’auteur québécois Michel Tremblay.
André Brassard n’a que trois films de fiction à son actif: Françoise Durocher, waitress, 1972 (court métrage) ; Il était une fois dans l’est, 1973 ; Le soleil se lève en retard, 1976, qui reste son oeuvre la plus aboutie.
Dans le livre Le cinéma québécois de Léo Bonneville, Michel Tremblay aborde le réalisme du film: On part des besoins de quelqu’un et ce quelqu’un-là est capable de généraliser et dire aux gens : « Vous autres aussi vous avez des besoins ». Ce qui est probablement vrai dans un pays comme le nôtre. Je trouve cela extraordinaire de transposer comme dans « Damnée Manon, sacrée Sandra » – qui est la pièce la plus transposée que j’ai jamais écrite et qui exprime la double face de n’importe qui. Tout le monde a, dans son moi, un recoin de Manon et un recoin de Sandra. [1]
Toujours à Bonneville, qui reproche au film son manque de tendresse, André Brassard précise: Cela est dû à la gaucherie. La tendresse a toujours été là , même dans mon premier film, Françoise Durocher . Au départ, c’était une entreprise tendre et sympathique. Nous avons toujours voulu montrer des gens qui n’étaient pas satisfaits, heureux, mais en laissant clairement entendre que ces gens étaient dans des conditions difficiles.[1]
Le film fut présenté en compétition à Cannes.
Critique d’époque
Le monde de Michel Tremblay n’a rien d’exaltant. C’est un monde composé de gens tiraillés par la mesquinerie, la jalousie, l’envie, les lamentations, bref un monde de ratés superbes. Par l’outrance et l’insistance, Brassard ne fait qu’accentuer l’échec des personnages de Tremblay. Ce monde est un monde fermé, borné, bouché. Il y manque un peu de ciel bleu à travers les nuages, un peu d’espoir à travers les cris. Il était une fois dans l’Est se clôt sur une image terriblement sombre : l’agonie interminable de Lise Paquette. L’univers de Michel Tremblay a un goût de cendre. [2]
[1] Léo Bonneville, Le cinéma québécois, Éditions Paulines, Collestion Communications et Mass Media, 1979, p. 109 / [2] Léo Bonneville dans Séquences : La revue de cinéma, n° 76, 1974, p. 27, 28 et 29
Résumé
Une soirée dans un bar de travestis est l'occasion d'une vengeance dont Hosanna fait les frais. Germaine, modeste madame gagne un million de timbres à coller "Gold Star", qu'elle se fait voler par ses amies venues la visiter. Lise meurt en avortant et Pierrette se saoule pour oublier le départ de son Johnny...
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Denise Filiatrault (Hélène) ; Michelle Rossignol (Pierrette) ; Frédérique Collin (Lise Paquette) ; Sophie Clément (Carmen) ; André Montmorency (Sandra) ; Jean Archambault (Hosanna) ; Gilles Renaud (Cuirette) ; Manda Parent (Germaine Lauzon) ; Claude Gai (La duchesse de Langeais) ; Rita Lafontaine (Manon) ; Béatrice Picard (Robertine) ; Amulette Garneau (Bec-de-lièvre) ; Denis Drouin (Maurice) ; Mireille Rochon (Linda Lauzon) ; Johny Pothitos (le p'tit) ; Jean-Pierre Bergeron (l'homme de ménage) ; Mario Angers (Belinda Lee) ; Patrick Peuvion (Henri) ; Sophie Lorain (Francine) ; Denis Lepage (Ti-Cul, un musicien) ; Gerry Bianchi (Ti-Guy, un musicien) ; Richard Patry (Gaston, un musicien) ; Serge L'Italien (le jeune marié) ; Yolande Michot (la jeune mariée) ; Monique Mercure, Mirielle Lachance, Sylvie Heppel, Pauline Lussier, Denise Morelle, Ève Gagnier, Anne-Marie Ducharme et Thérèse Morange (les belle-soeurs) ; Mimi de Paris (la barmaid) ; Jacques Frigon (Manon, la danseuse) ; Suzanne Versailles, Réjean Roy, Marcelle Pallascio, Normand Morin, Val de Val et Armand Laroche (des clients de "Chez Sandra") ; Ross Mitchell, Jean Lapointe, Stephen Searle, Robert Lavoie, Denis Nuckle, Daniel Laforge et Danny Solari (les "Cléopâtre") ; Don Arrès (le cuisinier) ; Paul Moreau (le gérant de finance)
Fiche technique
Genre: comédie dramatique - Origine: Québec, 1973 - Durée: 1h41 - Langue V.O.: Français - Visa: Général - Première: 27 février 1974 - Sortie en salles: 1 mars 1974 - Tournage: à Montréal - Budget approximatif: 300 000 dollars
Réalisation: André Brassard - Scénario: Michel Tremblay et André Brassard d'après les pièces de Michel Tremblay - Production: Pierre Lamy - Société de production: Les Productions Carle-Lamy, Société Nouvelle de cinématographie - Distribution: Ciné-Art
Équipe technique - Costumes: Louise Jobin, François Laplante, Luc Le Flaguais, Jacqueline Rousseau et Denis Sperdouklis - Décors: Michel Proulx - Direction artistique: François Laplante - Montage images: André Corriveau – Musique: Jacques Perron - Photographie: Paul Van der Linden - Son: Jacques Blain
Infos DVD/VOD
Il était une fois dans l'est est disponible en format DVD au Québec dans un coffret collection consacré à Michel Tremblay édité en novembre 2009. Le film fait en outre partie du répertoire de films numérisés par Éléphant.