Colin Low, le grand réalisateur et producteur canadien – pilier de l’ONF – est décédé le 24 février 2016 à Montréal à l’âge de 89 ans. Il laisse derrière lui une carrière incomparable de plus de 50 ans au cours de laquelle il aura participé à plus de 200 films.
Colin Low, ce nom ne vous dit peut-être rien. Et pourtant. Avare de sensations, technologue du réel avide d’expérimentation et de recherches visuelles, l’Albertain Colin Low fut l’un des pionniers de l’Office national du film du Canada. Il avait rejoint l’organisme fédéral en 1945 à l’initiative de Norman McLaren et avait débuté sa carrière dans l’animation et la conception de génériques de films. En 1953, il se fait remarquer avec Sports et transports!, un court métrage d’animation primé à Cannes et qui reste encore à ce jour l’une des œuvres phares de l’ONF.
Il enchaîne avec plusieurs productions qui se démarquent sur la scène internationale. Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas, la porte d’entrée au documentaire canadien de l’ONF serait sans doute Colin Low. De cette longue carrière, plusieurs films marquants sont absolument à découvrir : Corral primé à Venise en 1954, un film documentaire sans paroles qui introduit une nouvelle vision du cinéma du réel à l’ONF, City of Gold, nommé à un Oscar en 1957, montre Dawson City, ville de la ruée vers l’or, laissant transparaitre vie et espoir dans cet étrange lieu de fantômes et d’absence. L’un de mes documentaires préférés de l’ONF.
Dans les années 60, plusieurs autres réalisations le démarqueront, entre autres son portrait nous emmenant à la rencontre des Huttérites, une colonie albertaine qui a choisi de vivre à l’écart de toute modernité (1964), ou encore, son essai artistique coréalisé avec Roman Kroitor Notre univers (1960) dont on dit qu’il a inspiré Stanley Kubrick pour 2001 Odyssée de l’espace.
Je ne mentionne ici que cinq films, mais l’œuvre immense de Colin Low – nommé Membre de l’Ordre du Canada en 1996 – vaudrait à elle seule une rétrospective tant elle est riche et belle. Vous pouvez en voir quelques-unes grâce à la collection Colin Low sur le site de l’ONF.