Films du Québec

René Gagnon et Patricia Tulasne dans L’enfant sur le lac – Alexandre et Geneviève ne s’entendent plus mais ne peuvent vivre sans l’autre (Capture VHS – ©filmsquebec.com)

L’enfant sur le lac est un téléfilm réalisé en 1991 par Jacques Leduc, qui réalisait là son premier film indépendant après avoir quitté l’ONF où il est resté durant 26 ans. Drame psychologique difficile à percer, le film relate l’histoire de relations ambigües entre une mère qui a menti à son fils et entre ce dernier et sa femme qu’il ne se résout pas à quitter bien qu’ils soient séparés.

Diffusé sur Radio-Canada lors des Beaux dimanches, L’enfant sur le lac fait partie d’une série de fictions de télévision produites par un regroupement de producteurs indépendants (Vidéofilms, Les Productions du Verseau, Les Films Vision 4 et Les Productions du Cerf) nommé Les Producteurs T.V. Films Associés. Des films Comme un voleur de Michel Langlois, Nénette d’André Melançon, ainsi que L’homme de rêve de Robert Ménard faisaient également partie de cette série.

Dans la distribution, on remarque un jeune garçon âgé de huit qui n’est autre que Marc-André Grondin, tandis que les plus vieux reconnaîtront également la comédienne Diane Lavallée dans un rôle secondaire. En dehors d’une seule présentation dans la section « Films de la télévision » du Festival des films du monde de 1991, la seconde ayant été annulée pour des raisons techniques, L’enfant sur le lac n’a jamais été projeté sur grand écran et n’a jamais été édité en DVD.

René Gagnon dans L’enfant sur le lac – Alexandre referme la porte sur sa femme Geneviève (Capture VHS – ©filmsquebec.com)

Critiques d’époque

Mais voilà: le téléfilm traîne en longueur. Le réalisateur a choisi de nous noyer sous des indices qui ne veulent souvent rien dire, telle cette mystérieuse camionnette qui a l’air de fasciner Alexandre, mais qui ne reparaîtra pas et ne sera jamais expliquée. On verra donc le héros sombrer dans la démence, mais hélas, ses malheurs nous laissent indifférent. On comprendra mal que sa femme n’appelle pas un psychiatre la première fois qu’elle trouve Alexandre caché dans un placard. Mais il n’y a rien à comprendre dans ces personnages: ils sont trop mal définis. (- Louise Cousineau La Presse, 28 août 1991)

René Gagnon joue bien. On le sent déraper. Avec sa femme Geneviève (Patricia Tulasne), avec son fils Christophe, personnage très bien tenu par Marc-André Grondin qui a l’immense qualité — rare chez les comédiens-enfants — de ne pas chanter ses répliques. Monique Lepage est correcte en mère malade et alcoolique. Lionel Villeneuve, très crédible dans le personnage du vieux menuisier qui place pour Alex certains morceaux du casse-tête. Mais le scénario d’Yvon Rivard m’a traîné en longueur, puis dérouté dans la scène finale: Alex se coule dans les bras ouverts de Geneviève et lui dit… « Je te déteste ». Pourquoi? Parce qu’elle l’a trompé? Parce qu’elle l’a mis sur la piste de son propre démon? Parce qu’Amour est Souffrance? (- Daniel Lemay, La Presse, 20 janvier 1992)

René Gagnon et Marc-André Grondin dans L’enfant sur le lac – Alexandre et son fils Christophe partent au chalet familial (Capture VHS – ©filmsquebec.com)