The Vindicator est un drame de science-fiction réalisé par Jean-Claude Lord, qui, pour son neuvième long métrage en carrière, signe une version moderne de la légende de Frankenstein dont l’action se situe dans l’univers de la haute technologie. C’est l’acteur torontois David McIlwraith qui endosse le costume de ce monstre sympathique victime de la science. Un costume qui fut conçu à Los Angeles par le Stan Winston Studio (Aliens, Predator) et qui a demandé 12 semaines de fabrication.
Exploité en salles au Québec sous le titre Frankenstein 2000, le film avait été présenté au préalable à la télé payante sous le titre Frankenstein 88.
Mot du réalisateur
Après Covergirl [1], je suis resté trois mois sans tourner. J’avais divers projets mais rien n’aboutissait. Quand on monte des projets, ça coûte de l’argent. C’est dire que je m’étais beaucoup endetté. Quand on m’a proposé The Frankenstein Factor [2], nous étions en train de perdre notre maison. J’ai donc accepté de faire le film, même si, au départ, c’était un film d’horreur. J’avais prévu que je pourrais améliorer sensiblement le scénario. La 20th Century Fox avait délégué à Montréal deux membres de son exécutif pour réécrire le scénario. Aussi nous en sommes venus à une entente. Sauf qu’il y a eu un balayage à la 20th Century Fox alors que nous étions rendus au tiers de la réécriture du scénario. Tous ceux qui avaient accepté le projet ont été remerciés. La nouvelle administration ne s’engageait pas à respecter les anciens projets. Il y eut une guerre à finir entre la 20th Century Fox de Hollywood et la Dalco de Montréal, la compagnie qui produisait le film. Ce qui n’est pas un stimulant pour travailler. J’ai pu faire le film grâce à de bons comédiens. C’est un film qui a coûté 3 millions de dollars [3]. Le producteur misait sur les effets spéciaux et les bagarres. Il y en avait tellement de prévus dans le film que l’argent ne suffisait pas pour les réussir. De plus, l’histoire était boiteuse. J’ai essayé de donner une certaine crédibilité à l’ensemble. J’ai supervisé le premier montage. Mais la production avait décidé de faire un film d’action. Or, tout ce qui caractérisait les personnages était rejeté. Le montage a été repris pour faire du film de la « cheap exploitation ». Pendant un an, je n’ai plus entendu parler du film. Je pensais qu’il ne sortirait jamais, parce que la Dalco était toujours en conflit légal avec la 20th Century Fox. Il faut avouer que ça demeure un film dont je ne suis pas content du tout.
Extrait de l’entretien accordé à Léo Bonneville « Jean-Claude Lord : Lance et compte. » Séquences 128 (1987): 12–20.
Notes : [1] film de télévision renié par Lord ; [2] titre de travail de The Vindicator ; [3] en réalité plus de 4,1 millions
Critique d’époque
Le scénario brille par son incohérence, les personnages sont mal définis et subissent des revirements psychiques incroyables d’illogisme, la musique agace et fatigue, les acteurs sont mal dirigés. La mise en scène s’avère quelconque, molle, vide. Lord utilise des effets-chocs complètement déplacés et gratuits qui nuisent à la crédibilité déjà vacillante du film. (-André Caron, Séquences, Numéro 130, Août 1987)
Résumé
Alex Whyte, l'arrogant directeur d'un laboratoire de recherche scientifique, détourne les fonds dont il dispose à des fins personnelles illégales. Risquant d'être dénoncé par Carl Lehman, un de ses employés, il s'arrange pour manigancer un grave accident de travail pour le faire disparaître. Afin de continuer ses expériences devant mener à la création d'un être vivant artificiel, il utilise le corps de Carl pour mettre au point un robot semi-organique, sous le nom de projet "Frankenstein".
Mais la créature parvient à s'évader. Et le problème, c'est qu'à la moindre contrariété, elle devient folle de rage. Pour le retrouver, Whyte engage une femme-commando du nom de Hunter. Pendant ce temps, Carl retrouve sa femme et son ami Burt, informaticien de génie, qui s'engage à l'aider...
©Charles-Henri Ramond
Distribution
David McIlwraith (Carl Lehman/Frankenstein), Teri Austin (Lauren Lehman), Richard Cox (Alex Whyte), Pam Grier (Hunter), Maury Chaykin (Burt Arthurs), Lynda Mason Green (Gail Vernon), Denis Simpson (Joe Simpson), Stephen Mendel (Ian Massey), Larry Aubrey (Kurt Kessler), Micki Moore (Jan Scott), Catherine Disher (Catherine), Caroline Arnold (Lisa), John Zoboles (paper boy), Trevor Davies (lab security guard), Carl Knutson (lab security guard), Robert Stewart (lab guard), Robert Parson (garbage man), Rob Roy (ARC security guard), Jeremy Ratchford (lead biker), Shane Cardwell (biker), Sean Levy (biker), Paul Stewart (surveillance man), Mark Brennan (surveillance man), Andrew Bednarski (Bobby Wilson), Ted Wallace (Hunter guard), Desmond Campbell (Hunter guard), Ian McDonald (A unit man), Keith Brown (A unit man), Richard Zeman (B unit man), Dave De Sanctis (B unit man), Philip Pretten (C unit man), Johnny Goar (C unit man), Slim Williams (sewer worker), Ken Roberts (Wyman), Mark Walker (Richards), Michael Rudder (Lieutenant), Anthony Sherwood (detective), Tom Rack (truck driver), David Andrew Grossman (young Carl), Dean Hagopian (tour guide)
Fiche technique
Genre: drame de science-fiction - Origine: Québec, 1985 - Durée: 1h32 - Langue V.O.: Anglais - Visa: 13 ans et plus - Première présentation télé: février 1987 sur First Choice - Sortie en salles: 14 février 1986 dans 2 villes américaines, 26 novembre 1986 en France et 5 juin 1987 sur 5 écrans à Montréal et banlieue - Tournage: 11 octobre à fin novembre 1984 à Montréal - Coût: 4,15 M$
Réalisation: Jean-Claude Lord - Scénario: Edith Rey, David Preston - Production: Don Carmody, John Dunning, Michael I. Levy (non crédité) - Producteur associé: Marrin Canell - Producteurs exécutifs: Pierre David, André Link - Société de production: Frank & Stein Film Productions inc. avec la Twentieth Century Fox et Téléfilm Canada - Distribution: Cinépix (Québec), Twentieth Century Fox (USA), Les Films Jacques Leitienne (France)
Équipe technique - Costumes: Paul-André Guérin - Conception visuelle: Douglas Higgins - Effets spéciaux: George Erschbamer, Bill Orr - Montage images: Michael Karen et Debra Karen (supervision) – Musique: Paul Zaza - Photographie: René Verzier - Son: Normand Mercier
Infos DVD/VOD
À notre connaissance, The Vindicator n'a jamais été édité en format DVD au Québec. Il est par contre disponible dans de nombreuses éditions nord-américaine et européenne.