Quinzième long métrage de fiction de Robert Morin, Le problème d’infiltration est un drame psychologique qui s’intéresse à l’écroulement de la vie bien rangée d’un chirurgien suite à un incident impliquant l’un de ses patients. Perte de repères, destruction d’un système de valeurs factices s’infiltrent progressivement dans la vie de son protagoniste, un homme sûr de lui qui, comme le dit le cinéaste, est rongé par « un monstre qui prolifère à notre époque ». L’effondrement psychologique n’est plus très loin.
On retrouvait déjà de tels tremblements dans les personnages du banquier en fuite de Papa à la chasse aux lagopèdes, du travailleur humanitaire du Journal d’un coopérant ou encore dans celui du financier roublard d’Un paradis pour tous. Comme d’habitude avec Morin, la vision de ce que nous sommes est corrosive et les métaphores sur notre temps nourrissent abondamment le récit.
Au départ, je voulais revisiter les archétypes du cinéma expressionniste allemand des premiers jours: de Murnau, de Weim. Les revisiter avec des technologies modernes comme la couleur, le plan-séquence et les caméras mobiles, expliquait Robert Morin au Huffington Post durant le tournage. Après cela, c’est un sujet aussi expressionniste qui est venu se greffer à ce concept visuel. Un sujet qui prête à cette espèce de stylistique exagérée. Puis j’ai choisi le narcissisme compulsif comme sujet et comme définition du personnage principal. Tout cela est un exercice de style très technique, chose que je n’avais jamais faite avant. [1]
[1] : « Le problème d’infiltration »: Visite du plateau du nouveau film de Robert Morin, Le Huffington Post Québec, par Sarah-Émilie Nault – Publication: 17/02/2016
Résumé
Louis, chirurgien bien installé vit une véritable descente aux enfers après qu’un patient mécontent l’a traîné dans la boue publiquement. La nature hideuse du père (qui n'a plus de contrôle sur son fils) et du mari (qui sent que sa femme lui échappe) ressort.
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Christian Bégin (Louis), Sandra Dumaresq (Brigitte), Guy Thauvette (Turcotte, le patient), William Monette (Henri, le fils)
Fiche technique
Genre: drame psychologique - Origine: Québec, 2017 - Durée: 1h32 - Langue V.O.: Français - Visa: 13 ans et plus - Première: 2 août 2017, Fantasia - Sortie en salles: 25 août 2017 sur 5 écrans au Québec - Tournage: février 2016 durant 17 jours à Montréal et environs - Budget approximatif: 2,2 M$
Réalisation et Scénario: Robert Morin - Production: Luc Vandal - Société de production: Coop Video de Montréal avec la participation financière de Téléfilm Canada, SODEC, crédits d'impôts fédéraux et provinciaux, Le Fonds Harold Greenberg - Distribution: K-Films Amérique
Équipe technique - Conception visuelle: André-Line Beauparlant - Costumes: Sophie Lefebvre - Effets spéciaux: Simon Harrisson et Alchimie 24 - Maquillage: Kathryn Casault, Stéphane Tessier (maquillage spécial) - Montage images: Robert Morin – Musique: Bertrand Chénier - Photographie: Robert Morin - Son: Marcel Chouinard, Louis Collin, Stéphane Bergeron
Affichiste : Vanessa Fontaine-Ouellet