Films du Québec

All You Can Eat Bouddha est le premier long métrage de Ian Lagarde, réalisateur et directeur photo sur plusieurs court-métrages et vidéoclips ainsi que sur Vic+Flo ont vu un ours de Denis Côté et Le cœur de madame Sabali de Ryan McKenna.

Des influences à Luis Buñuel ou Alejandro Jodorowsky marquent cette suite presque logique aux précédents courts-métrages de son auteur, des oeuvres remarquées pour leurs univers fortement évocateurs (le tendre et sauvage à la fois Éclat du jour, les étranges et post-apocalyptiques Vent solaire et Planche à l’oeil). Avec un style unique, Lagarde nous transporte cette fois dans un huis clos en apparence doré et paisible (une station balnéaire cubaine), et en fait le terrain fertile pour que surgisse toute l’absurdité de notre monde. Cette satire existentialiste et fantastique, dixit son auteur, propose une métaphore à la fois sombre et lumineuse sur les rapports qui nous unissent, tout en exposant aussi notre beauté, notre laideur, et tous les excès de nos comportements. Le regard ne porte de jugement moral, et le discours ne cherche pas l’intellectualisation non plus. Car avant tout, All You Can Eat Bouddha est une fable, onirique et décalée où le spectateur a tout le loisir de tracer lui-même le chemin de sa propre interprétation. Une oeuvre étonnante qui se démarque nettement de la grande majorité des premiers films d’auteurs québécois actuels.

Présenté dans plusieurs festivals nationaux et internationaux au cours de l’automne, All You Can Eat Bouddha a remporté le Prix Borsos du meilleur film canadien ainsi que le Prix de la Meilleure réalisation au Whistler Film Festival. Le film a en outre été mis en nomination pour le Prix de la Découverte 2017 de la Guilde Canadienne des Réalisateurs(trices). La sortie en salle devrait avoir lieu au cours de l’hiver 2018.