Voilà une petite tempête dans un verre d’eau déjà bien rempli. Il y a quelques semaines, un votant aux Jutra postait sur le mur de son compte Facebook  une photo du bulletin de vote qu’il avait reçu et où il était clairement indiqué qu’il n’était pas nécessaire d’avoir vu tous les films en nomination pour voter.
Cet écart de langage, proche de la bavure, a cheminée lentement pour enfin être reprise ce matin dans les colonnes du journal La Presse, trop heureux d’annoncer la « primeur ». Évidemment la nouvelle s’est propagée et a créé un beau petit remous dans la profession.
Qui ne dit mot consent dit le vieil adage. Il fallait donc réagir. Ce qui fut fait illico par Pierre Even, président de Québec Cinéma, l’organisme qui chapeaute les Jutra, a réagi par voie de communiqué : «Il y a eu défaut de formulation sur les bulletins, c’est clair. Nous nous en excusons et ce sera corrigé à l’avenir.» Si je peux me permettre, une phrase qui dit l’inverse de ce qu’elle est censée faire comprendre, franchement, ça ne fait pas très sérieux.
J’ose espérer qu’on voulait signaler aux votants qu’il n’est pas nécéssaire de voter dans toutes les catégories pour valider le bulletin. Cela étant, ce défaut de formulation cache bel et bien le fait que de nombreux votants n’auront pas vu la kyrielle de films en compétition et choisiront sans doute de façon aléatoire. Après les incohérences majeures et nombreuses de la sélection officielle, ce non-événement vient donc ternir un peu plus l’image d’une organisation dont la crédibilité est mise à mal auprès du public, mais aussi des professionnels.
On se retrouve pour le direct dimanche soir ?