Similaire à l’esprit qui animait Cruising Bar (le même comédien incarnant plusieurs rôles), la comédie québécoise Idole instantanée suit le parcours de quatre jeunes femmes d’origine et de condition diverses, finalistes à un concours organisé par une émission de télévision en vue de couronner une nouvelle star de la chanson. Ce premier long métrage de fiction du comédien et metteur en scène Yves Desgagnés met en vedette la populaire humoriste et imitatrice Claudine Mercier, qui interprète pas moins de cinq personnages.
Animée par une volonté de dénoncer le petit monde de la téléralité, cette comédie grand public pose un regard critique sur un phénomène encore jeune au Québec à l’époque, qui, en quelques années à peine, a largement dépassé son statut de mode. « On fait de ces jeunes talents des produits de consommation et c’est ce que j’ai voulu montrer dans le film. Il n’y a rien de pire que la convergence des médias qui disposent de vedettes comme bon leur semble » [1]. On peut aussi rapprocher ce film de Parlez-nous d’amour (Jean-Claude Lord, 1976), mais surtout de Louis 19, roi des ondes (Michel Poulette, 1993) qui illustrait déjà l’intrusion de la télévision dans nos vies quotidiennes et le peu de cas qu’elle fait de ses cobayes. Un sujet qui a déjà été traité dans nombre de productions internationales, comme Real Life (Albert Brooks, 1979), La mort en direct (Bertrand Tavernier, 1980), Le prix du danger (Yves Boisset, 1982) ou encore The Truman Show (Peter Weir, 1997).
Avec ses effets comiques reposant essentiellement sur les épaules de son interprète principale, Idole instantanée (dont le titre préliminaire était Étoile filante) possède une distribution impressionnante de plus de 100 comédiens. Ses 210 000 spectateurs en salle ont fait de lui l’un des gros succès du box office de l’année 2005.
[1] : entretien accordé à Sébastien Légaré (lecinéma.ca)
Notes d’intention
Idole instantanée aborde deux facettes de la télé-réalité. Tout d’abord l’aspect spectaculaire et monstrueux du phénomène, son omniprésence médiatique et notre impossibilité d’y échapper. Ensuite, le mariage parfait, la fusion totale entre le voyeurisme des téléspectateurs et l’exhibitionnisme des participants de ces émissions. Idole instantanée démontre aussi comment il suffit d’avoir les moyens technologiques et financiers pour exploiter à des fins commerciales la fascination de l’être humain pour tout ce qui est représentation publique de ses propres aspirations, de sa propre recherche névrotique d’un bonheur illusoire, d’une plénitude enfin atteinte grâce à la gloire instantanée et à l’argent miraculeusement gagné. Comme le dit les personnage de Mimi dans le film: « Marshall McLuhan serait certainement fasciné… ».
Texte signé Émile Gaudreault, extrait du dossier de presse
Critique d’époque
« Déchiré entre le pamphlet sur la téléréalité et l’hommage à Claudine Mercier, le scénario souffre probablement de trop de compromis. C’est loin de Falardeau et de son Gratton. On a finalement l’impression d’être à un show de l’humoriste, d’assister à une performance (car c’en est une) beaucoup plus que d’embarquer dans une histoire… » (Chantal Guy, La Presse, 18 juin 2005, p. 11)
Résumé
Mimi, Catherine, Manon et Daphné sont quatre jeunes femmes ordinaires et plein de rêves dans la tête. Elles sont les heureuses élues d'un concours à la Star-Ac qui doit choisir l'une d'entre elles et l'élire «Star Instantanée». Durant le film, la caméra inquisitrice les suit dans leur quotidien, jusqu'au jour de la grande finale...
Source : Charles-Henri Ramond, juin 2005
Distribution
Claudine Mercier (Daphnée, Cat Pinchaud, Mimi Dubé, Manon Lemieux, Simon Dufour) ; Maxime Denommée (Jérôme Jacques) ; Louise Turcot (Madeleine Lemieux) ; Pierre Curzi (Gaétan Lemieux) ; Martine Francke (Brigitte)
Et avec (par ordre alphabétique) : Denys Arcand (le propriétaire du bar) ; Dan Bigras (Mike) ; Joe Bocan (Anaïs) ; Muriel Dutil (Mme Dubé) ; Chantal Francke (une passante) ; Guillaume Gauthier (Steve) ; Benoît Girard (M. Simard) ; Marc-Olivier Lafrance (Jonas-Aimé) ; Diane Lavallée (Geneviève) ; Jean Leclerc (Victor Victor) ; Claude Legault (Jean-Pierre) ; Sylvie Léonard (Marie-France) ; Guy A. Lepage (Michel) ; Julien Marchand-Desranleau (Kevin) ; Pascale Nadeau (la lectrice de nouvelles) ; Huguette Oligny (Lucette) ; Béatrice Picard (Simone) ; Serge Postigo (Christophe, le régisseur) ; Marcel Sabourin (Séverin) ; Lénie Scoffié (Marie-Alice) ; Luc Senay (François (taxi)) ; Ghyslain Tremblay (M. Dubé) ; Catherine Trudeau (Sophie)
Fiche technique
Genre: Comédie - Origine: Québec, ©2005 - Durée: 1h35 - Visa: Général - Sortie en salle: 15 juin 2005 sur plus de 50 écrans au Québec - Tournage: NC - Budget approximatif: 6,5 M$
Réalisation: Yves Desgagnés - Scénario: Benoît Pelletier, Daniel Thibault, Émile Gaudreault, Martin Forget - Production: Daniel Louis, Denise Robert - Producteur associé: Émile Gaudreault - Société de production: Cinémaginaire avec la participation financière de Téléfilm Canada, SODEC, Radio-Canada Télévision, crédits d'impôts fédéraux et provinciaux - Distribution: Alliance Atlantis Vivafilm, Equinoxe Films
Équipe technique - Coiffures: Réjean Forget - Costumes: Francesca Chamberland - Création sonore: Marie-Claude Gagné - Direction artistique: Patricia Christie - Direction de production: Hélène Girard - Direction de postproduction: Georges Jardon - Distribution des rôles: Casing Julie Breton - Maquillages: Pierre Saindon - Montage: Yvann Thibaudeau - Musique: Catherine Gadouas - Chanson thème: paroles: Daniel Thibault, musique: Antoine Sicotte, Karl Wolf - Photographie: Éric Cayla - Son: Yvan Benoît, Marie-Claude Gagné, Michel Descombes, Réjean Juteau
Infos DVD/VOD
Idole instantanée a été édité en format DVD au Québec. Date de sortie : 6 décembre 2005 - Éditeur: Équinox (Warner) - Code UPC: 012569645684 - Suppléments: aucun supplément