Nous apprenions hier que le directeur-photo Roger Moride s’est éteint paisiblement dans son sommeil dans la nuit du 11 juin 2020, à l’âge de 97 ans.
Après une enfance passée en Bretagne et des études cinématographiques à Paris, Roger Moride a fait ses premiers pas de technicien dans Pas si Bête, comédie d’André Berthomieu avec Bourvil. Il débute sa carrière de caméraman sur le plateau de tournage du film Jour de Fête de Jacques Tati (1949). Il s’installe au Québec au début des années 1950 et devient l’un des artisans fondateurs du tout jeune cinéma québécois d’alors.
Son nom est peu connu, mais il a tout de même travaillé sur près d’une centaine de productions, avec des cinéastes de renom tels que Arthur Lamothe, Gilles Carle ou Bernard Devlin. Parmi les films de fiction québécois pour lesquels il a signé les images, citons Playgirl Killer d’Erick Santamaria avec Andrée Champagne, La maîtresse de Anton Van Der Water, Ever After All de Barrie McLean, ou encore The Klutz de Pierre Rose. Son dernier engagement marquant date de 1996, pour le film La mémoire des fusils d’Arthur Lamothe.
Très actif en télévision (il a été directeur de la photographie pour l’émission Passe-Partout) et en documentaire – il a d’ailleurs réalisé quelques courts métrages -, cet infatigable voyageur a couvert la Guerre de Corée, a filmé la grande barrière de corail en Australie, et a côtoyé les peuplades nomades de Finlande. Sa vie tumultueuse a été remplie d’aventures tant sur le plan professionnel que personnel, traversée de l’Atlantique à la voile en 1949 jusqu’au Brésil pour rester deux ans à Bahia.