Films du Québec

Première expérience au grand écran de l’auteur compositeur et interprète québécois Jean-Pierre Ferland, Chanson pour Julie est un drame sentimental réalisé par Jacques Vallée, qui signait là son premier – et seul – long métrage de fiction pour le cinéma. Ce film désormais oublié était présenté par son réalisateur comme l’histoire d’une jeune femme qui, à 25 ans, « accouche de son premier amour en mettant au monde son premier enfant ». Auteur de l’idée originale, le populaire créateur de l’album « Jaune » a également signé la trame musicale.

Produit avec un budget modeste, le film – qualifié à l’époque de Love Story québécois – connut une sortie en salle mouvementée puisqu’à la dernière minute, Pierre David, le président de la compagnie Les Films mutuels, refusa de le prendre en charge suite à des différends avec l’agent de Ferland. C’est finalement Cinépix qui le distribua en avril 1976, sans grand succès critique ou public. À noter pour la petite histoire que Chanson pour Julie a été tourné sur la ferme de Jean-Pierre Ferland située à Saint-Norbert.

Critiques d’époque

Je ne sais pas si on a eu raison de reprocher à François Protat ses images « trop parfaites ». Si on ne croit guère aux personnages et aux situations, c’est parce que les comédiens sont mal dirigés, les séquences mal construites, et non parce que les plans sont trop bien cadrés. L’édition de luxe, si habilement mise en page soit-elle, d’un texte faible ne fera pas passer le texte. Or, certaines séquences sont construites avec une maladresse qui leur fait complètement rater leur but. (Francine Laurendeau, Cinéma/Québec, no 43, p.40 )

Les images glacées et trop consciemment jolies de François Protat se déroulent sans qu’on ne se sente jamais concerné par ce qui se déroule sur l’écran. Tout se passe comme si la photographie avait pour mission principale de faire oublier la minceur consternante du scénario, les carences de la construction dramatique et la vacuité de l’ensemble. (André Leroux, Le Devoir, 1 mai 1976, p. 17)