Après Le vendeur, Le démantèlement et La disparition des lucioles, Sébastien Pilote signe avec Maria Chapdelaine le quatrième volet de son illustration de la vie au Saguenay-Lac-Saint-Jean, sa région de naissance. Si ses deux premiers films montraient une forme d’extinction, son adaptation du roman centenaire du Français Louis Hémon peut se voir comme un retour dans les premiers temps de la colonie. Pilote propose un portrait du courage et de la résilience des premiers défricheurs de ces coins reculés, s’écartant ainsi des Julien Duvivier, Marc Allégret et Gilles Carle qui s’étaient surtout concentrés sur les émois amoureux de Maria. Un hommage qui se révèle être – et de loin – le plus fidèle regard sur l’oeuvre de Hémon, habituellement traitée sous l’angle du mélodrame ou du pittoresque.
En raison de la pandémie de COVID-19, la date de sortie du film a été changée à plusieurs reprises. Présenté en première mondiale à Dolbeau juste avant son passage au TIFF, Maria Chapdelaine sort finalement en salle le 24 septembre 2021.
Notes du réalisateur
Il y a quelque chose de passionnant à raconter une histoire qui l’a été maintes fois. Comme un mythe, une légende, un conte, une blague. Le fait de savoir que plusieurs connaissent déjà l’histoire avant de voir le film me donne des ailes. C’est très libérateur. C’est dire : « Regardez comment je vais vous la raconter, moi, à ma manière. Et peut-être ensuite verrez-vous l’histoire différemment ». Parce que cette simple histoire en raconte plusieurs autres… L’histoire de départ n’est qu’un prétexte. L’histoire ce n’est pas le film, l’histoire ce n’est pas le cinéma. L’histoire c’est la belle excuse pour faire du cinéma. Et lorsqu’on parle de films, de manière générale, on accorde trop d’importance aux histoires, je trouve. Pour ce qui est de celle de Louis Hémon, le poète et romancier Félix-Antoine Savard disait « L’œuvre est assez ample et profonde pour qu’on y mette chacun ses désirs, ses rêves, ses regrets ». Ce roman est donc une véritable invitation à faire du cinéma. Je dis tout ça, mais j’ai souvent l’impression que les gens connaissent davantage ce qu’on a dit du roman, le mythe autour, que le roman lui-même. J’ai aussi souvent l’impression que ceux qui en parlent ne l’ont pas lu.
S’il y avait eu dix films adaptés du roman, j’aurais souhaité faire le onzième… J’avais l’impression que personne n’avait touché à ce qui me paraissait être l’essentiel dans le roman, c’est-à-dire sa simplicité, désarmante, presque simpliste, l’acuité des détails, mais aussi sa force verticale, sa profondeur. Ce roman pourtant mainte fois récupéré, interprété, analysé, commenté, détourné, mythifié, sous une couche de sédiments, il était là, intact.
Notes du réalisateur extraites du dossier de presse du film
Résumé
En 1910, la famille Chapdelaine vit aux abords de la rivière Péribonka au nord du lac Saint-Jean. Les conditions de vie sont rudes dans cette région qu'il faut défricher sans relâche afin de pouvoir y vivre. Les deux grands garçons sont partis, et, face aux difficultés, Samuel et les trois plus jeunes se sont soudés autour de la résiliente Laura. Malgré l’isolement, les Chapdelaine reçoivent régulièrement la visite des travailleurs saisonniers et des voisins, comme le vieux Ephrem Surprenant. Les trois prétendants de Maria, 16 ans, sont aussi les bienvenus. Le coureur des bois François Paradis lui a fait la promesse de revenir au printemps pour l’épouser. Mais celui qu’elle aime depuis l'enfance passe son temps sur les sentiers à faire du commerce avec les Autochtones. Le riche Lorenzo et le vaillant Eutrope ont bien l'intention de profiter de son absence pour jouer leur va-tout. Le premier, exilé au Massachusetts, offre à Maria une vie de luxe dans la grande ville. Le second a choisi pour sa part de rester dans la région, sur les terres qu’il possède tout près de celles des Chapdelaine. Entre ces trois hommes fort différents, Maria devra choisir son avenir de femme.
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Les adultes : Sara Montpetit (Maria Chapdelaine), Sébastien Ricard (Samuel Chapdelaine), Hélène Florent (Laura Chapdelaine), Émile Schneider (François Paradis), Antoine Olivier Pilon (Eutrope Gagnon), Robert Naylor (Lorenzo Surprenant), Martin Dubreuil (Edwige Légaré), Danny Gilmore (Le Curé), Gabriel Arcand (Le Docteur), Gilbert Sicotte (Éphrem Surprenant). Les enfants : Arno LeMay (Tit’bé), Charlotte St-Martin (Alma Rose), Thomas Haché (Télésphore), Henri Picard (Esdras), Xavier Rivard-Désy (Da’bé)
Fiche technique
Genre: drame - Origine: Québec, 2020 - © Pionniers Productions inc. - Durée: 2h39 - Langue V.O.: Français - Visa: Général - Première: 8 septembre 2021, Dolbeau - Sortie en salles: 24 septembre 2021 sur 119 écrans au Québec - Tournage: du 21 février au ?? mars 2020, puis du 8 au 23 août 2020 à Normandin - Budget approximatif: 7 M$
Réalisation: Sébastien Pilote - Scénario: Sébastien Pilote - Production: Pierre Even, Sylvain Proulx - Producteur délégué: Yanick Savard - Sociétés de production: Item7, Multipix avec la participation financière de Téléfilm Canada, SODEC, crédits d'impôts fédéraux et provinciaux, Le Fonds Harold Greenberg, Fonds Québecor et avec la collaboration de Radio-Canada et Super Écran - Distribution: MK2 | Mile End
Équipe technique - 1er assistant à la réalisation: Éric Parenteau - Coiffures: Martin Lapointe - Costumes: Francesca Chamberland - Direction artistique: Jean Babin - Distribution des rôles: Daniel Poisson, Pierre Pageau - Maquillages: Djina Caron - Montage images: Richard Comeau – Musique: Philippe Brault - Photographie: Michel La Veaux - Scripte: Mona Medawar - Son: Gilles Corbeil, Olivier Calvert, Stéphane Bergeron, Bernard Gariépy Strobl
Affichiste: Karine Savard