Films du Québec

Deux ans après Speak Love, son premier long métrage, Emmanuel Tardif produit, écrit, réalise et monte sans aide financière externe ce mystérieux Soumissions, sorte d’essai contemplatif sur l’absence et la douleur causée par la séparation. Il y est question d’un père qui, après avoir refusé à son ex-femme le droit de voir leur fils, se réfugie à la campagne où il vit avec ce dernier. Quasiment sans paroles, filmé avec trois comédiens dans un bois d’où émanent d’étranges sonorités, le film peut se voir comme un héritier des univers créés par Denis Côté, en particulier ceux de Carcasses et Les lignes ennemies, moyen métrage de 2010 qui suivait un groupe de soldats lourdement armés à la poursuite d’invisibles combattants dans une forêt peuplée de bruits inquiétants.

Présenté en première mondiale au Cinéfest Sudbury en septembre dernier, Soumissions prend l’affiche le 8 octobre sur quelques écrans à Montréal.

Notes du réalisateur

Soumissions a été pensé comme une plongée dans l’inconscient familial, un voyage entre les différentes couches de tensions qui animent une famille désunie. L’arc dramatique accompagne une approche formelle plus axée sur les atmosphères que sur les actions. À la manière d’un noeud sur lequel on presse avec vigueur pour découvrir les entrecroisements dont il est l’effet, ce film braque sa lumière sur les formes multiples de soumission qui lient les membres de cette famille. Entre le silence de leurs voix inaccordables et les bruits imprévus dont le ciel se fait l’écho, Soumissions navigue du cinéma direct au mystère des âmes, d’une guerre parentale à des réincarnations apaisantes.

Notes du réalisateur extraites du dossier de presse de Soumissions fourni par Films du 3 Mars