Films du Québec

Niagara est une comédie dramatique écrite et réalisée par Guillaume Lambert, aussi réalisateur de Les scènes fortuites, un premier long métrage sorti en 2018. Le film relate les retrouvailles de trois frères que tout oppose à l’occasion des funérailles de leur père. Nourrie d’éléments insolites et de personnages cocasses, ce road movie reliant Québec à Niagara Falls est teinté d’un humour typique au style pince-sans-rire de Lambert, et recèle quelques situations plus sombres évoquant le sens de la famille, les problèmes de couple, la place de chacun dans la société, ou encore ce (en l’occurrence ceux) qui donne un sens à la vie. Le tout baigné comme il se doit dans une ambiance années 1980 du plus bel effet.

Après avoir été présenté en ouverture du FCVQ, Niagara prend l’affiche le 16 septembre 2022.

Mot du réalisateur

Niagara, ce sont bien sûr les chutes iconiques du même nom en Ontario, mais ce sont aussi et simplement toutes les chutes. Niagara, c’est à la fois la finalité et le début de quelque chose.

Et cette image : la chute. Souvent, nous tombons, et nous n’en faisons pas un cas. À un certain âge, on banalise certains événements de notre vie, sous prétexte que ce n’est pas la première fois que ça arrive et que comme c’est arrivé, ça arrivera encore. En quelque sorte, on s’habitue à la douleur et aux échecs. J’avais envie de faire parler ces trois protagonistes bien de leur époque : à la dérive, insatisfaits, perdus, seuls, résilients, meurtris par une vie ni trop longue, ni trop courte, ni banale, ni tragique.

Niagara, c’est une ode à la vie : celle qui est simple et imparfaite, tantôt comique, tantôt dramatique, et qui nous offre certaines situations imprévues. C’est aussi un temps d’arrêt et un retour aux sources. Niagara est un film sur le pardon et sur la réunion, sur la reconstruction. Le point de vue que j’adopte ici sur le thème de la crise existentielle, doublé de la crise de la cinquantaine, est qu’il n’y a pas d’issue heureuse. Il n’y a pas de plan de match parfait. Le bonheur se trouve dans la résilience, l’humilité et le pardon, au détriment de l’ambition et de la construction d’une vie parfaite. Bien que parfois l’individu peut trouver que le mauvais sort s’abat sur lui, c’est dans la responsabilité de ses actes et dans l’amour de soi-même que se trouvent sa vraie force et sa vraie lumière. Il aura fallu la chute, le doute et l’insécurité pour le comprendre. Il aura fallu des années pour réparer la blessure causée par le départ de la mère, et il n’y a pas d’âge pour devenir un adulte.

À l’écran, c’est un jeu naturel et dénué d’artifices que j’ai privilégié, pour redécouvrir les grands interprètes qui forment la distribution. Ils ont tous et toutes cette capacité extraordinaire d’être vrais et de simplement exister à l’écran. Ils portent tous et toutes la signification du mot même « Niagara » : le tonnerre des eaux. De l’intérieur, ils grondent.

Mot du réalisateur extrait du dossier de presse fourni par Entract Films