Nous avons appris ce matin le décès du réalisateur québécois Érik Canuel, survenu ce samedi 15 juin. Érik Canuel, qui combattait depuis plusieurs années un myélome multiple, a été emporté par une leucémie à plasmocytes secondaire fulgurante.
Avec son départ, le Québec perd l’un des artisans, qui, au tournant des années 2000, a été l’un des rares à oser remettre le cinéma de genre à l’honneur dans la production d’ici. Le réalisateur avait débuté sa carrière au grand écran à l’âge de 20 ans, en 2001, avec La Loi du cochon, suspense néo-noir fauché mettant en vedette Isabel Richer et Sylvain Marcel et une pléiade de tronches mémorables. Après ce film qui fit date, Canuel trouve un plus grand public avec la comédie de Noël à succès Nez Rouge (2003), avec Patrick Huard et Michèle-Barbara Pelletier.
Il signe ensuite, et coup sur coup, trois grands succès au box-office, emblématiques du cinéma québécois des années 2000: le suspense policier Le Dernier Tunnel, mettant en vedette Jean Lapointe (2004), le drame historique Le Survenant (2005), avec Jean-Nicolas Verreault, et, bien entendu, l’inoubliable comédie policière Bon Cop Bad Cop, avec Colm Feore et Patrick Huard. Sorti durant l’été 2006, ce film est encore à ce jour le long métrage de fiction le plus lucratif de toute l’histoire cinématographique du Canada.
En 2009, dans un style baroque semblable à celui de son premier long, il revient au suspense avec Cadavres, dans lequel il retrouve Patrick Huard, aux côtés de Julie Le Breton. En 2011, il signe au drame anglophone, Barrymore, drame dans lequel le grand acteur américain John Barrymore relate sa vie. En 2013, Canuel se remet au suspense psychologique avec Lac Mystère. Il termine sa carrière au grand écran dans des comédies mitigées: un sketch de 9, le film (2016), puis Undercover Grandpa (2017).
Son parcours télévisuel a été tout aussi foisonnant avec des titres comme Fortier (qui lui vaudra un prix Gémeaux), Transplant, Ransom, Flashpoint, The Hunger, pour ne citer que quelques productions. Il a été l’un des premiers réalisateurs basés au Québec à tourner tant en français qu’en anglais et a dirigé plusieurs grands comédiens tels James Caan, Christopher Plummer, Paul Sorvino ou Kenneth Walsh.