Films du Québec

Mlle Bottine est une comédie jeunesse réalisée par Yan Lanouette Turgeon (Roche papier ciseaux) d’après un scénario écrit par Dominic James, qui est également coproducteur par l’entremise de sa compagnie La Fête. Le film est une modernisation du célèbre Bach et Bottine, classique de la série des Contes pour tous, réalisé en 1986 par André Melançon. Le récit reprend l’essentiel de l’original, soit une relation erratique, mais pleine de tendresse, entre une orpheline et son inséparable moufette et un oncle anxieux et solitaire.

Lors de sa tournée festivalière pré-sortie, Mlle Bottine (intitulé Miss Boots dans sa version avec sous-titres français) a remporté deux prix au Festival Schlingel, en Allemagne (meilleure actrice pour Marguerite Laurence et prix du jury Club of Festivals Children).

En salle au Québec le 29 novembre 2024.

Notes du réalisateur

Nous sommes en 1986. J’ai 11 ans. Mes parents me sortent voir le nouveau Conte pour tous : Bach & Bottine. Depuis La guerre des tuques, les Contes pour tous font rêver. En hiver, tout le monde essaie de se construire un fort à la hauteur de celui qui a percé l’écran deux ans plus tôt. On aurait tous littéralement sauté dans le film pour faire partie de l’aventure. Mais dans ce dernier opus, il n’y a pas de fort majestueux, pas de guerre, pas de gang… pour un « ti-cul » de 11 ans, qui a invité son meilleur ami au cinéma, c’est moins emballant.

Et pourtant… Les lumières s’éteignent et la magie opère. Sans artifice ni tambour. Par sa fougue, son intelligence, sa détermination sans égale et sa sensibilité, Fanny fascine même les « ti-gars » de 11 ans qui foulent les chambres de hockey chaque fin de semaine. Je me souviens surtout de l’efficacité du film. Une histoire toute simple en apparence, mais qui cache une puissance narrative peu commune. Je me souviens de me surprendre à verser une larme en essayant de la dissimuler pour ne pas que mon invité s’en aperçoive. Je me souviens de rire, d’être véritablement happé par la quête de Fanny et de sa Bottine qui ne sent pas la mouffette. Bref, le film atteignait sa cible.

Quand j’ai lu le scénario de la nouvelle mouture, moi, un homme de 45 ans et père de deux merveilleux enfants, je m’y suis retrouvé autant que lorsque j’avais 11 ans… mais pour des raisons bien différentes. Mon regard d’adulte ayant évidemment changé ma perception des événements, ce n’était plus tant la quête de Fanny (maintenant Simone) à laquelle je m’identifiais, mais maintenant celle de Philippe qui apprivoise à sa façon la parentalité. Les angoisses de se voir transformé en parent, avec toutes les inquiétudes et les responsabilités que cela engendre, me sont revenues d’un coup. Je me suis identifié à cet énergumène socialement dysfonctionnel qui puise, sans jamais se l’avouer, son inspiration dans la perspective de devenir père et de fonder un noyau familial. (Notes du réalisateur extraites du dossier de presse du film)