Films du Québec

Les heures précieuses est un téléfilm réalisé par Mireille Goulet et Marie Laberge qui avait été diffusé pour la première fois sur Radio-Québec le 11 février 1990. Campé dans une unité de soins palliatifs, ce drame sensible écrit par la dramaturge Marie Laberge suit le quotidien de quatre malades en phase terminale: Maurice, 43 ans (Raymond Bouchard), Philippe 24 ans (Martin Drainville), Madeleine 35 ans (Micheline Bernard) et Lizette 70 ans (Mimi d’Estée).

Le récit, inspiré par une bénévole travaillant dans un établissement de Québec, dresse également le portrait de quelques accompagnants qui ont fait le choix de consacrer leur temps à tenir compagnie aux malades, jusqu’à leur dernier souffle.

Il s’agit de la première incursion de Marie Laberge au cinéma. En 1992, elle signera le scénario de l’adaptation en téléthéâtre de sa pièce Oublier, mise en scène par Mark Blandford, et mettant en vedette Paule Baillargeon et Benoît Gouin. On l’avait vue en tant qu’actrice dans Les années de rêve (Jean-Claude Labrecque, 1984) et Un léger vertige (Diane Poitras, 1991).

Nous avons travaillé ensemble, pas chacun son jour côté comme le font les frères Taviani! Moi je me suis davantage occupée de la direction d’acteurs et Mireille des aspects techniques. Nous avons fait bonne équipe! De plus le Manoir McDougall où nous avons tourné, au bord de la Rivière-des-Prairies, avait quelque chose de magique. Nous l’avons transformé en maison d’accueil pour malades en phase terminale. Tu sais ce n’est pas si triste car ces gens-là savent compter sans gaspiller ce qui leur reste de temps à vivre, contrairement à nous. Ils ont le sens de l’instant. Ils vivent très fort. Ça nous donne des moments de vérité et d’intensité inoubliables. Seulement que des heures précieuses de vie. (Marie Laberge à Francine Grimaldi, La presse, 7 juin 1989, p. E1)

Produit par les Productions du Verseau, T.V.-Films Associés (TVFA) et l’Office national du film du Canada (ONF), Les heures précieuses fait partie d’une collection de longs métrages dramatiques diffusés à la télévision à la fin des années 1980 et au début des années 1990.

Réception critique

Certaines scènes sont émouvantes, d’autres nous écorchent par leur réalisme dur. Le film nous réserve des moments d’une grande intensité. (Christiane Laforge, Le Quotidien, 9 février 1990, p. 16)

Pas de mélo ni de vaines larmes. Au pire, des personnages (soignants et soignés) qui se rapprochent dans la doucereuse intimité de la mort. On côtoie la douleur, le stoïcisme, l’abandon, le cynisme. Le tout défendu par une remarquable brochette de comédiens. (Marc Morin, Le Devoir, 9 février 1990, p. 16)

Le jeu des comédiens, malheureusement, ne fait pas des Heures précieuses une réussite. On ne sent pas de ligne directrice dans la réalisation de Mireille Goulet et Marie Laberge et certains aspects sont rapidement évacués, telle la problématique de l’euthanasie, réglée en quelques répliques au cours de la réunion de direction de la Maison Potvin. Certaines scènes aussi sont par trop «théâtrales». À cet égard, la caméra de Tomas Vamos, qui nous a habitués aux plus belles images (Le Chemin de Damas, entre autres), est quelquefois déroutante. (Daniel Lemay, Télé +, semaine du 10 au 17 février 1990, p. 5)