Un même sang – Film de Michel Langlois

Téléfilm dramatique dans lequel un adolescent troublé (Mario Saint-Amand) cherche le pardon après avoir intenté à la vie de sa mère posessive (Andrée Lachapelle).

Produit pour la télévision, Un même sang est un drame psychologique québécois réalisé par Michel Langlois. Connu à l’époque pour sa participation aux scénarios de La femme de l’hôtel (Léa Pool, 1984) et Trois pommes à côté du soleil (Jacques Leduc, 1988), Langlois s’était également distingué par son poignant documentaire Lettre à mon père (1991), qui a remporté le prix du meilleur court métrage aux Rendez-vous du cinéma québécois en 1992. Il a par ailleurs signé le téléfilm … Comme un voleur (1991) ainsi que le drame Cap Tourmente (1992), mettant en vedette Roy Dupuis et Andrée Lachapelle.

Lors de sa diffusion sur Radio-Canada dans le cadre de l’émission « Les beaux dimanches », le 7 février 1993, Un même sang avait suscité de vives critiques. Le public s’était indigné qu’un film mettant en scène un adolescent troublé (incarné par le jeune Mario Saint-Amand), qui tente de tuer sa mère possessive (Andrée Lachapelle) dans un accès de colère, soit diffusé en heure de grande écoute.

Un même sang (aussi référencé sous les titres temporaires Un lien de sang, Liens du sang ou Les liens du sang) n’a jamais été présenté sur grand écran et n’a pas eu droit à un transfert sur VHS. Le film, aujourd’hui invisible, fait partie d’une collection de dramatiques coproduites par Les Producteurs T.V. Films Associés. Durant l’hiver 1992-93, la télévision d’État avait diffusé, en plus de cette œuvre, trois autres productions: Le jardin d’Anna d’Alain Chartrand, Shabbat Shalom! de Michel Brault, ainsi que Le Grand zèle de Roger Cantin.

Réception critique

Le cinéaste Langlois et son équipe ont situé le drame dans une paisible banlieue de Montréal. Ils ont voulu démolir la croyance voulant que violence familiale et pauvreté marchent main dans la main. Les drames de famille prennent racine partout, sans discrimination matérielle. Même que la banlieue, sous ses apparentes eaux dormantes, semble être un lieu de prédilection pour le manque de dialogue entre parents et enfants. Car c’est de cela qu’il s’agit, de l’absence de communication entre les générations. (Paule Des Rivières, Le Devoir, 6 et 7 février 1993, p. C3)

Vous vous sentirez complètement enfermés dans cet univers. C’est officiellement un policier. C’est en fait une étude sur la frustration, la domination et la culpabilité. Et c’est totalement fascinant. Vous devinerez bien vite quelle est la seule issue pour Pierre. Mais pas comment l’action va se dénouer. (Louise Cousineau, La Presse, 6 février 1993, p. E2)

C’est un film dur. Il le serait même si le fils ne posait pas ce geste irréparable Car le climat est lourd, la tension soutenue. Il évoqué la violence sourde qui couve dans les familles et généré des gestes qu’on dit « inexplicables ». On entre donc dès les premières images dans un huis clos terrible où les personnages, liés par le secret, se débattent et se font mal. On s’essouffle avec eux, avant de progresser doucement vers un dénouement rédempteur. (Ghislaine Rhéault, Le Soleil, 5 février 1993, p. A7)

Résumé

Par une sombre soirée d’automne, Pierre poignarde sa mère. Persuadé de l’avoir tuée, il s’enfuit retrouver sa blonde et un ami, à qui il confesse son acte. De retour sur les lieux du drame, il croise le regard de sa mère, vivante, emportée sur une civière. Décidé à tout révéler, il affronte l’incrédulité de son père et de la police. La vérité, seule voie de salut, exacerbe tensions et culpabilité, poussant la famille au bord du gouffre.

©Charles-Henri Ramond

Distribution

Andrée Lachapelle (Judith), Mario Saint-Amand (Pierre), Jean-René Ouellet (Bertrand), Fabien Dupuis (Patrick), Geneviève Angers (Évelyne), Guy Mignault (Inspecteur Beaugrand), Roger Léger (Inspecteur Dostie), Germaine Dugas (la voisine), Marie-Chantal Perron (la serveuse), Marie Drolet (l'infirmière), Normand Roy (le policier), Francine Ruel (autre infirmière)

Fiche technique

Genre: drame - Origine: Québec, 1992 - Durée: 1h17 - Langue V.O.: Français - Visa: non classé - Images: 16mm, couleurs, 1.33:1 - Tournage: du 10 février au 6 mars 1992 à Montréal - Budget approximatif: 975 000 $ - Première diffusion télévisée: 7 février 1993, Radio-Canada - Sortie en salle: aucune

Réalisation: Michel Langlois - Scénario et dialogues: Michel Langlois avec la collaboration de Marcel Beaulieu - Production: Philippe Dussault, Louise Gendron - Sociétés de production: Les Productions du Cerf pour Les Producteurs T.V. Films Associés (TVFA) avec la participation financière de Téléfilm Canada et la Société générale des industries culturelles (SOGIC) - Distribution: T.V. Films Associés

Équipe technique - Assistant réalisation: Louis-Philippe Rochon - Directrice de production: Madeleine Henrie - Coiffures: Pina Rizzi - Conception sonore: Marie-Claude Gagné, John Stafford, Raymond Vermette - Costumes: Michèle Hamel - Direction artistique: François Laplante - Distribution des rôles: Lucie Robitaille - Maquillages: Micheline Trépanier - Montage images: Hélène Girard - Musique: Alain Bellaïche - Photographie: Éric Cayla - Prise de son: Michel Charron

Infos DVD/VOD

À notre connaissance, Un même sang n'a jamais été édité en format VHS et encore moins en DVD.

Qui sommes-nous ?

Né en décembre 2008, Films du Québec est un site d'information indépendant, entièrement dédié au cinéma québécois de fiction. Films du Québec contient les fiches détaillées des films québécois, des actualités, des critiques et des bandes annonces et bien plus.
Création et administration : Charles-Henri Ramond, membre de l'Association québécoise des critiques de cinéma.

Catégories

Archives