À cette époque de l’année, les bilans commencent à poindre dans nos esprits. On se prête encore une fois au petit jeu très inutile de l’établissement d’une sélection de films importants.
Bizarrement, malgré la quantité impressionnante de vues québécoises visionnées cette année (38 au total), je n’ai eu ni l’embarras du choix, ni le mal de crâne du dressage de liste. Et ça, c’est pas forcément un bon signe, mais force est de constater qu’à de très rares exceptions, le cinéma commercial d’ici vit une crise existentielle grave. Après les glorieuses 2004-2005, l’indifférence du public auprès de ses « blockbusters » semble avoir refait surface.
Quoi qu’il en soit, voilà donc ceux que je garderai en mémoire pour 2010. Je ne tiens compte dans ce classement que des films sortis en salles.
- Curling de Denis Côté – Un père élève sa fille adolescente à l’écart d’un monde étrange. C’est de nos affaires ça monsieur. Sans conteste le film le plus abouti de Denis Côté, en tout cas, celui que je préfère (et de loin). Drôle, touchant, une vie irréelle dans un monde bien réel, une famille fermée sur elle-même dans une histoire qui laisse au spectateur l’entière liberté de rêver. Aux Jutra aussi Emmanuel Bilodeau.
- New Denmark de Rafael Ouellet – Une jeune femme part à la recherche de sa soeur disparue. À l’instar de À quelle heure le train pour nulle part de Robin Aubert l’an dernier, New Denmark fait partie de ces “petits” films dont personne ne parle mais qui laissent des traces aux mémoires des chanceux qui ont osé l’aventure. Quelques milliers de dollars, une histoire minimaliste, une musique envoûtante pour un résultat très surprenant.
- Incendies de Denis Villeneuve – Encore une mère déchirée. J’ai sûrement surcoté ce drame international à grand déploiement. Un deuxième visionnement me dira si j’ai eu raison de mettre une note quasi parfaite à ce drame qui a tout de même le mérite de nous avoir fait découvrir d’autres visages, d’autres lieux et un sujet qui sort de nos frontières.
- Route 132 de Louis Bélanger – Autre film québécois à parler de la mort d’un enfant. Avec encore une fois François Papineau en père meurtri qui, lui aussi, retrouve peu à peu le sens de sa vie au contact de sa famille et d’une nature rassurante. Post Mortem, Gaz Bar Blues, et maintenant Route 132. Belle carte d’affaires pour Louis Bélanger.
- Trois temps après la mort d’Anna de Catherine Martin – J’ai été très touché par ce portrait d’une mère terrassée par le chagrin et de sa lente reconstruction, au contact de la nature, d’un ami et de racines familiales retrouvées. Images lumineuses et artitistiques, interprétation hors pair. Guylaine Tremblay et François Papineau aux Jutra!.