Films du Québec

Catimini est le second long-métrage de fiction de Nathalie Saint-Pierre (Ma voisine danse le ska, 2003). Ce film à budget modeste traite du délicat sujet des enfants de la DPJ (Direction de la Protection de la Jeunesse), passant une bonne partie de leur plus tendres années dans de nombreuses maisons d’accueil.

Présenté en novembre dernier dans la catégorie du « Meilleur long métrage de fiction canadien » au 26e Festival international du cinéma francophone en Acadie, le film a reçu une mention d’honneur du jury. Catimini avait également remporté le Valois d’Or lors de la 5e édition du Festival du Film Francophone d’Angoulême, ainsi que le prix Kinema au Festival international du Film de Braunschweig en Allemagne.

Catimini de Nathalie Saint-Pierre

Entrevue avec la cinéaste

Cela fait longtemps que je voulais faire ce film. J’y suis arrivé en imaginant une structure qui est comme une course à relais, passant d’un enfant à l’autre, et qui représente à travers quatre personnages, un parcours destin. Cela pourrait être un seul personnage. On imagine alors son enfance, sa préadolescence… Il y a bon an mal an 10 000 enfants au Québec qui vivent en dehors de leur famille naturelle. De ce nombre, on dit qu’il y en a 55% qui vivent plus de deux déplacements en un an. Je connais des enfants qui ont été retirés de leur milieu naturel car ils étaient en grave danger, à l’âge d’un an ou tout bébé et qui en sont sorti à 18 ans. Mon parti-pris, c’était de privilégier le point de vue des enfants. Toujours. Donc, j’ai éliminé toutes les tractations entre les travailleuses sociales, les réunions, la bureaucratie. Je crois que les adultes dépeints dans mon film ne sont ni exécrables, ni admirables. Ils travaillent dans un cadre, les règles sont délimitées.

Entrevue accordée à CinéTFO, lors de la présentation du film au FNC