C’est sur un ton familier, presqu’amical que la réalisatrice Jeanne Crépeau nous fait partager le sort d’Ariane, La fille de Montréal, obligée de déménager après être restée trente ans dans le même appartement minuscule et désuet du Plateau Mont-Royal. Cette aimable comédie nostalgique, filmée entre amis, a pour mérite de nous faire partager, un sujet qui déborde largement le cadre du film, sur un ton léger, voire détaché. Par cette approche, Jeanne Crépeau se démarque de la tendance actuelle du cinéma d’auteur (plus sombre et froid) et réalise un film personnel, un peu à part de notre cinématographie actuelle.
La fille de Montréal s’avère être une gentille petite vue sans prétention, mais qui parvient tout de même à faire passer son message sur l’état de notre environnement urbain actuel. Cette approche permet de faire passer le discours aussi efficacement que s’il avait été abordé sous un angle plus grave. Les petites touches de documentaires font mouche, un peu à la manière du film de Benoît Pilon Roger Toupin, épicier variété qui traitait d’un sujet similaire.
Le naturel des comédiens, leur complicité avec la réalisatrice ainsi que la simplicité et la vérité des dialogues que l’on peut aisément croire improvisés face à la caméra, apportent un souffle de fraîcheur appréciable. Ne sortant que dans une salle à Montréal, souhaitons au film qu’il puisse circuler dans nos cinémas de région. Il le mérite.
On peut d’ailleurs se demander quel avenir sera réservé à ce genre de productions, artisanales et peu médiatiques. Ici, les bouts de chandelles remplacent les billets verts, mais pour combien de temps encore? Reste-t-il de la place dans nos salles pour ce genre de films? On peut en douter. Quoi qu’il en soit, il est important de saluer le courage et la persévérance des cinéastes qui, comme Jeanne Crépeau, animent encore nos écrans avec de petites vues sans prétention, animées essentiellement du plaisir de raconter de belles histoires.
- J’aime: un sujet grave abordé de manière légère, le naturel des comédiens.
- J’aime moins: quelques longueurs dans le récit ; une finale peu crédible
La fille de Montréal – Québec, 2010, 1h32 – Une réalisatrice qui vit depuis 25 ans dans le même petit appartement en plein coeur de Montréal, reçoit un jour un avis de reprise. Entourée de ses amis, elle fait le tri de ses affaires en vue d’un éventuel déménagement – Avec: Amélie Grenier, Marie-Hélène Montpetit, Jean Turcotte, Paul Savoie – Scénario, Production et Réalisation: Jeanne Crépeau
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