L’eau chaude, l’eau frette est le troisième long-métrage de fiction réalisé par André Forcier. Dans cette comédie typique des années 70, un groupe de voisins habitant un immeuble situé dans un quartier populaire de Montréal se réunissent pour fêter Polo, le tenancier.
Et voilà pour L’eau chaude, l’eau frette l’occasion idéale de nous dépeindre une galerie de portraits tous aussi colorés les uns que les autres. De la concierge au poète prétentieux, de la mère à la cuisse légère à la vieille fille légendaire. Dans ce monde d’adultes plus ou moins paumés, l’espoir en des jours meilleurs ne nourrit plus que les enfants et les adolescents.
Le petit monde d’André Forcier se compose de petites gens terre-à -terre qui vivent au jour le jour, célébrant leur joie ou noyant leur peine dans la bière. Ainsi dans L’eau chaude, l’eau frette, l’auteur nous présente-t-il ses personnages s’apprêtant à fêter les quarante ans de Polo. Tous les amis du quartier se retrouvent autour d’une table bien garnie où chacun s’affichera tel qu’il est. Or chez André Forcier, il n’est pas question de psychologie. Les personnages sont des types. Ils sont marqués pour la vie, pourrait-on dire, et on ne trouve aucune évolution en eux. Leurs manières, leur parler, leur éducation même sont fixés une fois pour toutes. Il n’y a pas d’exception. Même pas pour les deux jeunes, Francine et Ti-Guy, déjà figés dans leurs personnages. La ligne générale est simple; l’histoire est banale. Mais les personnages sont colorés et surtout pittoresques! Et c’est sans doute ce côté folklorique, populaire, qui caractérise le mieux L’eau chaude l’eau frette. S’il n’y a pas ici de psychologie, il faut admettre cependant qu’il y a confrontation des personnages qui amène des affrontements dramatiques et des ripostes agressives. Mais tout cela ne parait pas terrible dans un contexte où la jovialité communicative l’emporte sur les gestes violents. Car ce qui donne toute la vitalité au film, c’est le rythme endiablé qui entraîne les personnages dans des situations souvent imprévisibles. [1]
L’eau chaude, l’eau frette eut droit à sa première lors du Festival international de Toronto en octobre 1976 et fut récompensé en 1978 en recevant le Prix de la critique au festival de Chamrousse (France). Le titre anglais est A Pacemaker and a Sidecar
Sorti en France au printemps 1978, le film de Forcier n’eut malheureusement que peu écho, n’attirant que 9 400 spectateurs dans les salles de l’Héxagone.
Référence : [1]: Texte de Léo Bonneville - Revue Séquences numéro 85, p. 24
Résumé
C'est la fête à Polo, cette nuit... Ce n'est pas qu'il soit un type bien, Polo, mais les locataires de l'immeuble qu'il régente, dans les bas-quartiers de Montréal, n'en ont pas moins décidé de célébrer dignement l'événement.
Ainsi, M. Croteau, l'organisateur (très) précieux de la soirée, s'affaire-t-il en compagnie de son tendre ami, Panama, maître-queux réputé, lequel se charge des provisions de bouche. Dans sa laverie, Carmen Boisjoli rumine sa rancoeur : Polo la force, en effet, à payer « en nature » la location de la chambre qu'elle partage avec Francine, sa fille, âgée de douze ans. Délurée, la Francine !...
©Les fiches du cinéma 2001
Distribution
Jean Lapointe (Polo) ; Jean-Pierre Bergeron (Julien) ; Sophie Clément (Carmen) ; Louise Gagnon (Francine) ; Réjean Audet (Ti-Guy) ; Anne-Marie Ducharme (Melle Vanasse) ; Albert Payette (Monsieur Croteau) ; Guy L'Ecuyer (Panama) ; Élise Varo (Clémence) ; Françoise Berd (Françoise) ; Marcel Fournier (Marcel) ; Jacques Marcotte (Victor) ; Roger Turcotte (Dansereau) ; Jean Dansereau et Jean-Pierre Piché (les policiers) ; J.-Léo Gagnon et Charlie Beauchamp (les ouvriers) ; Carole Laure et André Forcier (les amoureaux) ; Roger Ramadier (l'accodéoniste) ; Gabriel Persechino (Arsenault) ; Jean-Pierre Saulnier (le vendeur) ; Madeleine Cardin ; Germaine Le Myre (les clientes de Carmen) ; Madeleine Chartrand, Francine Grimaldi, Josée Pelletier, Michelle Stuart (les filles de Victor)
Fiche technique
Genre: Comédie - Origine: Québec, ©1976 - Sortie en salles: sortieFilm - Durée: 1h32 - Visa: 13 ans et plus - Tournage: septembre à octobre 1975 - Budget approximatif: 315 000 $ - Box office: NC
Réalisation: André Forcier assisté de Lise Abastado - Scénario: André Forcier ; Jacques Marcotte - Production: Bernard Lalonde - Sociétés de production: ACPAV ; les Productions André Forcier - Financement: SDICC - Distribution: Cinéma Libre
Équipe technique - Musique: André Duchesne - Montage: André Corriveau - Photographie: François Gill - Post-production: Louise Ranger - Son: Hugues Mignault - Montage son: Marcel Pothier et Louise Côté - Décors: Réal Ouellette - Costumes: François Laplante - Coiffure: Pierre David - Maquillage: Brigitte McCaughry - Accessoires: Normand Sarrazin
Infos DVD/VOD
Jamais édité en DVD, la version restaurée du film est disponible sur Illico et iTunes grâce à Éléphant mémoire du cinéma québécois à compter du 15 avril 2020.