Réalisé par Jean Beaudin, qui n’avait plus fait de long métrage pour le grand écran depuis Being At Home With Claude (1992), Souvenirs intimes est l’un des films québécois les plus reconnus des années 90. Primé à de multiple reprises, ce suspense psychologique relate la vengeance d’une victime de viol qui cherche à se sortir du cauchemer dont elle subit les affres depuis plusieurs années. Le film est basé sur le roman Homme invisible à la fenêtre de Monique proulx, qui est également l’auteure du drame intimiste Le sexe des étoiles, qui fut lui aussi transposé au grand écran dans un film de Paule Baillargeon tout autant renommé que celui-ci.
Souvenirs intimes est un film sur la condition humaine, précisait le réalisateur de J.A. Martin photographe et Mario. C’est l’histoire d’un homme qui change à partir du jour où il commence à voir, à sentir les autres. Je l’ai construit à la manière d’un thriller, comme un triangle dramatique. Au départ, le personnage de Pascale apparaît immonde jusqu’à ce que le spectateur se voit offrir la clé de son comportement. Ensuite tout bascule. … / … Je crois qu’un être peut changer profondément à l’instar du Max du film et qu’alors tout devient possible. Chaque personnage, à l’exception de Mortimer, évolue vers un état supérieur. [1]
Dans la distribution, outre Pascale Bussières, notons la présence dans leur premiers rôles importants des comédiens James Hyndman et Pierre-Luc Brillant. Environ 40 000 spectateurs ont vu ce film au Québec lors de sa sortie.
À noter que les tableaux utilisés dans le film sont de l’artiste Marie-Josée Perreault.
Autres titres connus : Derrière la nuit : titre de travail et Memories Unlocked : titre international.
[1] extrait d’un article d’Odile Tremblay, Le Devoir, 21 et 22 août 1999, p. B2
Récompenses
Prix du public au Festival de cinéma francophone de Bratislava, Prix du Meilleur film Canadien au Festival des Films du monde, 1999 ; Prix de la Société canadienne des cinématographes pour la Meilleure photographie à Pierre Gill ; Prix Génie de la Meilleure direction artistique à François Séguin et Prix Jutra de la Meilleure photographie à Pierre Gill.
Réception critique
La construction pyramidale (réussie) du polar psychologique n’est pas en cause mais l’esthétisation à outrance de la ville (lumières filtrées, etc.) laquelle se marie bien mal à la noirceur de l’histoire. Ce film boite de n’avoir pas su plonger côté forme dans le vif de son thème. Quelques performances d’acteurs sont pourtant au poste. (Odile Tremblay, Le Devoir, 30 août 1998, p. B8)
Baignant dans une atmosphère glauque mise en relief par l’univers trouble et non résolu de chacun des personnages, Souvenirs intimes fait penser à une eau dormante dans laquelle il est impossible de discerner le fond, alors que l’on espère un peu de limpidité. (Marc-André Brouillard, Séquences, no 205, novembre–décembre 1999)
Résumé
Max est un peintre paraplégique qui vit dans son monde avec ses amis Laurel, fils de Pauline, Julius, gentil demeuré obsédé par son poids et Mortimer, sculpteur imbu de sa personne... Mais un jour tout ce petit monde bascule lorsque Max reçoit un coup de fil de Lucie, une ancienne amie. Refusant de rencontrer en personne son correspondant, Lucie, qui fut victime d'un viol il y a 15 ans, ne pense qu'à la vengeance. En Max, elle croit reconnaître l'un de ses agresseurs.
©Charles-Henri Ramond
Distribution
James Hyndman (Max) ; Pascale Bussières (Lucie) Pierre-Luc Brillant (Laurel) ; Yves Jacques (Mortimer) ; Louise Portal (Pauline) ; Jacynthe René (Maggie) ; Michel Charette (Julius) ; Marcel Sabourin (Docteur Paternaude) ; Delphine Brodeur (Lucie adolescente) ; Mathieu Grondin (Max adolescent) ; Jean Frenette (Instructeur de sabre) ; Philippe Martin (Jeune Mortimer) ; Chanel Petit (Petite Alice) ; Nathalie Barcelo (Thérapeute) ; Sébastien Huberdeau (Charles) ; Daniel Laflamme ; Ian-Aurel Lagarde ; Dylane Hétu ; Isabel Deslauriers ; Catherine Brunet ; Stéphane Ishmael ; Gilles Cloutier
Fiche technique
Genre: thriller psychologique - Origine: Québec, ©1998 Les Productions du Regard - Durée: 1h58 - Langue V.O.: Français - Visa: 13 ans et plus - Première: 28 août 1999 au Festival des films du Monde - Sortie en salles: 28 août 1999 sur un écran à Montréal (Quartier Latin) puis sortie étendue le 3 septembre - Tournage: à Montréal - Budget approximatif: 3,5 M$
Réalisation: Jean Beaudin - Scénario et dialogues: Jean Beaudin, Monique Proulx inspiré du roman Homme invisible à la fenêtre de Monique Proulx - Production: Jean-Roch Marcotte - Société de production: Les Productions du Regard avec la participation financière de la SODEC, Téléfilm Canada, The Harold Greenberg Fund, Crédit d'impôt pour film ou vidéo canadien, Crédit d'impôt cinéma et télévision provinciaux, Super Écran, Astral Media - Distribution: Lions Gate Films Corp.
Équipe technique - Costumes: Lyse Bédard - Direction artistique: François Séguin - Mixage: Hans Peter Strobl - Montage images: Gaétan Huot - Montage son: Louis Dupire – Musique: Richard Grégoire - Photographie: Pierre Gill
Infos DVD/VOD
Le film Souvenirs intimes a eut droit à une édition DVD au Québec - Éditeur : Lions Gate films - Date de sortie : 21 mars 2000 - Code UPC : 807581144411 - Suppléments : NC