Le polygraphe (The Polygraph en version anglaise) est le second long métrage de fiction réalisé par Robert Lepage. Il s’agit d’une adaptation de sa pièce éponyme datant de 1987. Ce drame psychologique renommé fut présenté en première mondiale à Venise, en septembre 1996.
Applaudi à sa sortie, le film avait récolté pas moins de neuf nominations aux prix Génie 1996, mais n’en remporta aucun.
Lepage filme en accéléré les serveurs et en temps réel les clients du Parlementaire, illustrant ainsi la (subjective) notion de durée. Par ailleurs, Lucie répétant la méditation de Hamlet devant un crâne humain renvoie au Vanitas vanitatum de l’Ecclésiaste sur la fulgurante insignifiance de l’individu dans l’histoire de l’humanité. Le croisement des cours de deux profs d’université – un pathologiste, un historien – vous fera rire. Mail il vous fera parler aussi peut-être de cette planète où tout circule désormais, l’information, d’un circuit à l’autre, les citoyens d’Est en Ouest… comme le sang dans le corps vivant. [1]
Si Le polygraphe constitue néanmoins une nouvelle étape dans l’œuvre de Robert Lepage, c’est que, plus que Le confessionnal, ce film constitue une éblouissante leçon d’utilisation du médium cinématographique. Cette fois-ci, l’artificiel, la froideur émanent moins de «tics» stylistiques (l’image pour l’image) que de la construction (notamment du propos, Lepage ne fait pas un cinéma réaliste). Il y a bel et bien intégration de l’ensemble des éléments, et c’est particulièrement frappant en ce qui concerne le jeu de l’acteur: celui-ci n’évolue plus dans un espace théâtral, connoté comme le confessionnal par exemple, mais il fait corps avec, c’est-à -dire qu’il l’anime de sa présence. [2]
Robert Lepage toujours aussi inventif… À ne pas manquer.
– Le Journal de Montréal
Référence : [1] : Huguette Roberge, dans le Journal La Presse du 9 novembre 1996 / [2] : par Philippe Gajan, 24 images, n° 85, 1996-1997, p. 46-47.
Résumé
L'action se déroule à Québec. Hantée par le meurtre non élucidé de son amie Marie-Claire, morte il y a 2 ans, Judith décide, pour exorciser son chagrin, d'en faire le sujet de son prochain film de fiction. Le scénario de ce film policier devient de plus en plus incriminant pour le voisin de son amie, François. Le jeune homme se retrouve soupçonné du meurtre de celle qui était alors sa petite amie. Il est donc soumis à l'épreuve du détecteur de mensonges (polygraphe), dont les résultats s'avèrent peu concluants. Pendant le déroulement de l'enquête, les personnages entourant l'accusé et la victime se succèdent et viennent perturber l'intrigue. François en vient à douter de sa propre innocence malgré l’alibi que lui fourni une de ses précédentes maîtresses. Mais il doit attendre de passer un deuxième test...
Distribution
Patrick Goyette (François) ; Marie Brassard (Lucie) ; Peter Stormare (Christof) ; Josée Deschênes (Judith) ; Maria de Medeiros (Claude) ; Richard Fréchette (Producteur) ; James Hyndman (Hans)
Fiche technique
Genre: Drame psychologique - Origine: Coproduction Québec-Allemagne-France, 1996 - Durée: 1h32 - Visa: 13 ans et plus - Sortie en salles: 8 novembre 1996 - Budget approximatif: 4,1 M$
Réalisation: Robert Lepage - Scénario: Marie Brassard, Robert Lepage, d'après la pièce éponyme de Robert Lepage - Production: Philippe Carcassonne, Ulrich Felsberg, Bruno Jobin, Jean-Pierre Saint-Michel - Distribution: Lions Gate Films
Équipe technique - Assistant réalisation: Jacques W. Benoit - Conception visuelle: Monique Dion - Costumes: Luc J. Béland - Montage: Jean-François Bergeron, Emmanuelle Castro - Musique: Robert Caux - Photographie: Guy Dufaux - Photographe de plateau: Véro Boncompagni
Infos DVD/VOD
À notre connaissance, le film Le polygraphe n'est pas disponible en DVD au Québec.