Avec sa trentaine de films de fiction, l’année 2013 aura une fois de plus démontré une belle vitalité. Certes, tout n’a pas été pour le mieux dans le meilleur des mondes et plusieurs gros canons n’ont pu dépasser le statut de pétard mouillé.
Toutefois, et en attendant un bilan plus complet de l’année écoulée, voilà cinq films qui, par leur vision de ce que nous sommes et par leur approche de l’art qu’ils pratiquent, auront, chacun à leur manière, participé à notre enrichissement ainsi qu’à celui de notre cinématographie.
5 – Le démantèlement
Les difficultés encourues par la vie en région auront été au cÅ“ur de bon nombre de nos films cette année. Ici, c’est une bergerie que l’on démantèle par faute de repreneurs mais surtout par amour pour une fille qui ne vous le rend pas. Avec ce portrait de l’abnégation ordinaire, personnifié par un Gabriel Arcand de haut calibre, Sébastien Pilote signe un second long métrage tout en finesse et en simplicité.
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4 – Vic + Flo ont vu un ours
Les trompettes (de la renommée ?) sonnent l’ouverture et la fermeture de cette Å“uvre atypique qui fait évoluer ses deux actrices formidables entre enfermement et rédemption. À l’instar de Curling, voilà une galerie de portraits tous aussi décalés les uns que les autres, « pognés » dans une marge d’où l’on a de la misère à sortir.
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3 – Chasse au Godard d’Abbittibbi
Éclaté, rythmé et poétique, ce film rétro-pop d’Éric Morin aura eu bien de la difficulté à se frayer un chemin jusqu’au public, à notre grand désarroi. Car dans cette première réalisation plus que prometteuse, il y a un souffle de liberté et de changement que l’on aurait aimé voir accompagné de succès. Avec la grande Sophie… Desmarais bien sûr, comédienne incontournable et emblématique, élevée par tous au rang révélation de l’année et pour ma part de Pascale Bussières du futur.
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2 – Une jeune fille
Une fois de plus, Catherine Martin dessine la région comme un maître de l’école réaliste et transforme cette nature pas encore morte en terreau fertile à la résistance et en lieu de tous les combats. Que ce soit contre la perte d’identité ou contre la dislocation de la cellule famille, le souffle porteur d’espoir porté par ce film nous a conquis. De même que le regard sombre et profond d’Ariane Legault, qui restera longtemps en mémoire.
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1 – Le météore
Coup de maître ou coup d’éclat ? Un peu des deux très certainement et sans aucun doute l’Å“uvre filmique la plus audacieuse de l’année (et de bien d’autres avant). Le météore, malgré l’absence d’interactions directes entre ses protagonistes devenus narrateurs, est l’une des histoires d’amour et de pardon les plus limpides qui soit. François Delisle, qui n’a pas hésité à sortir du cadre traditionnel du cinéma de fiction nous livre cette Å“uvre ni fermée, ni restrictive qui réinvente le film choral avec brio.