L’auteur, réalisateur et producteur québécois Alain Chartrand est décédé le 11 décembre, à l’âge de 77 ans. C’est son frère, le preneur de son Dominique Chartrand, qui en a fait l’annonce sur ses réseaux sociaux.
Fils du syndicaliste Michel Chartrand (1916-2010) et de la syndicaliste et écrivaine Simonne Monet-Chartrand (1919-1993), Alain Chartrand a très tôt été fasciné par le cinéma, qu’il avait découvert grâce à une diffusion télé de La Strada de Fellini.
Après des études au Collège de Longueuil puis au Conservatoire de musique, il entre par la petite porte dans l’industrie du cinéma en enchainant les petits boulots mal payés. Au milieu des années 1960, il devient assistant réalisateur et réalise ses propres courts métrages en 8mm.
C’est en 1971 qu’Alain Chartrand signe Isis au 8, premier long métrage tourné sur la ferme où habite sa soeur, qui disparaitra dans des conditions tragiques quelques temps après le tournage. Très tôt, Alain Chartrand a mené de front sa carrière de cinéaste (il réalise La piastre, son deuxième long de fiction en 1975) avec diverses fonctions d’importance au sein d’organismes tels que l’Association coopérative de productions audio-visuelles (ACPAV) ou l’Association des réalisateurs de film du Québec (ARFQ, aujourd’hui ARRQ). En plus d’avoir présidé aux destinées de la revue « Lumières » durant deux ans, ce fils de militants engagés a activement participé à la reconnaissance et la syndicalisation des gens de sa profession, et ce, pendant près de cinquante ans.
Au cinéma, Alain Chartrand est connu du grand public pour avoir réalisé, en 1990, la populaire comédie Ding et Dong, le film mettant en vedette Claude Meunier et Serge Thériault, et, en 2013, le drame historique La maison du pêcheur, revenant sur la création d’un lieu d’échange ayant pour but de promouvoir l’indépendance du Québec, durant l’été 1969 à Percé.
En tant que réalisateur de télévision, on lui doit plusieurs téléséries, comme Montréal ville ouverte (1992), Paparazzi (1997), Chartrand et Simonne (2000-2004) et Simonne et Chartrand (2000-2003). Alain Chartrand a aussi signé des documentaires, dont des portraits de ses parents (Un homme de parole et Une vie comme rivière, consacré à sa mère).
