Un mois après la sortie en salles du film, et immédiatement après l’arrêt de son exploitation, Martin Girard (Le Secret de ma mère et Ma fille, mon ange) demande désormais que son nom soit retiré du générique.
C’est donc le 25 mars que Martin Girard a décidé de sortir de l’ombre et de poser ce geste courageux. Geste d’autant plus fort qu’il est rare, comme si tout se passait bien dans le merveilleux monde du cinéma. Pour ceux et celles qui pensent que cet acte est un peu tardif, lisez ci-dessous les explications que M. Girard m’a envoyées par courriel hier.
«Le producteur ne m’a montré le film que le 11 février. Il s’agissait alors d’une copie finale. Hormis la bande annonce et quelques extraits, je n’avais rien vu d’autre. Tu comprendras qu’un scénariste qui a travaillé trois ans sur un scénario ne va pas retirer son nom du générique après avoir vu seulement quelques extraits.»
«J’ai mis du temps pour faire ma sortie pour la simple raison que j’ai saisi la SARTEC du dossier. Je voulais faire les choses dans les règles, avec des avis juridiques, car une sortie intempestive alors que le film était en salle aurait pu entraîner des poursuites de la part du producteur ou du distributeur pour pertes de revenue. Et ces choses-là prennent du temps. Aussi, honnêtement, j’ai hésité. Plusieurs personnes dans l’industrie me conseillaient de ne rien faire, de m’écraser, de laisser les choses aller pour ne pas nuire à ma carrière. Finalement, j’ai obtenu le feu vert de la SARTEC (dont les avocats ont étudié le dossier et aussi ma lettre). Le film n’est plus à l’affiche, donc personne ne peut m’accuser de nuire à sa carrière en salle.»
«On ne prend pas ce genre de décision à la légère. La preuve, ça n’arrive pas souvent dans l’industrie. En général, les scénaristes se taisent, ravalent leur frustration, pour ne pas se mettre les producteurs à dos. On se sent extrêmement vulnérable, isolé, c’est dur à vivre.»
Affaire à suivre : on attend maintenant la réponse de M. André Rouleau, producteur du film.
Lire la lettre de M. Girard sur le blogue de Marc-André Lussier (La Presse). Lire aussi l’entrevue de Martin Girard sur le site lebuzz.info (nouvelles fenêtres).