Derrière moi de Rafael Ouellet, l’un des beaux films oubliés des circuits de distribution, et donc du public en 2009
Comme à chaque première semaine de l’année, les chiffres du box office annuel sont publiés (voir cet article du Devoir ou celui d’Anabelle Nicoud de La Presse). Ce qui ressort de 2009 indique que la part de marché québécoise a augmenté de façon significative ainsi que les recettes qui ont grimpé de plus de 12% par rapport à 2008. Au total, 2009 aura rapporté plus de 26 millions de dollars à nos films dans un marché, lui aussi en expansion, de plus de 204 millions.
>> Voir le tableau complet des entrées en salles en 2009
Commercialement parlant 2009 laissera donc le souvenir d’une année faste, rompant avec trois ans de dégringolade continue. Du côté des films, comme prévu, c’est De père en flic qui prend à lui seul près de 40% des recettes québécoises et qui se classe comme grand gagnant du box office. Derrière lui, six films à plus de un million de dollars. C’est bien… Mais ce que je constate aussi c’est que plus de 30% des films québécois ne font pas 50 000 dollars de recettes et que 60% ne dépassent pas 500 000$. En fouillant dans les années précédentes, on constate que cette situation ne s’améliore guère.
Admirer le top 10 c’est bien, mais il faut aussi se concentrer sur les derniers et tenter d’analyser pourquoi, structurellement et socialement ils ne décollent pas. Et ça, c’est sans compter le nombre de productions qui n’atteignent jamais les salles de cinéma.
Je note aussi, comme je le mentionnais dans ma revue de l’année, que cette relative bonne santé ne doit pas nous faire oublier la précarité des films d’auteurs. En 2009, ils ont connu toute une année sabbatique! Heureusement que les coproductions avec le Canada ont sauvé les meubles en obtenant des résultats très satisfaisants, tels que ceux de J’ai tué ma mère, La Donation ou Je me souviens… Sans eux, on aurait eu droit à une belle feuille blanche.
Bref, souhaitons vraiment qu’en 2010 le cinéma québécois dit de répertoire (je hais ce mot) trouve une place un peu plus grande… calé bien au chaud entre les rires, les bêtes à poils et les exploits aériens…
