[Critique] Die de Dominic James: peu convaincant

Die, premier film de Dominic James, est une série B aux allures américaines qui, si elle est réalisée adroitement, a du mal à se démarquer du lot.

La comédienne québécoise Emily Hampshire dans le thriller Die de Dominic James

La comédienne québécoise Emily Hampshire dans le thriller Die de Dominic James

Naviguant entre polar, fantastique et drame d’horreur, Die (Six en version française) devrait toutefois connaître une honorable carrière en DVD, marché idéal pour ce genres de productions.

Dans Die, ce sont essentiellement les aspects techniques qui sont réussis et c’est principalement sur eux que le film repose. La photographie, la musique et les décors (belle reconstruction dans un hangar désaffecté de Montréal des geôles en verre où sont enfermés les protagonistes) donnent au film une facture intéressante et une ambiance pesante.

Si les aspects tangibles du film donnent satisfaction, il en va tout autrement pour le scénario, qui, bien que rythmé et sans temps mort, présente des lacunes de taille. D’abord la simplicité de son propos (le rédempteur qui met les vilains pécheurs en face de leur vices, on a déjà vu ça me semble) et ensuite son côté explicatif qui enlève tout mystère à l’histoire. Au fur et à mesure de l’avancement de l’enquête policière qui suit les pas de l’intrigue, les scénaristes nous donnent toutes les clés et s’assurent que nous suivions pas à pas les rebondissements sans perdre le fil. Dommage que le mystère n’ait pas été un peu plus présent, on ressort de la salle avec bien peu d’interrogations quant aux motivations et au sort des personnages.

De plus, les personnages sont tous ou presque unidimensionnels et ne possèdent au final aucune profondeur réelle, certains d’entre eux allant même jusqu’à la caricature du personnage type de sérié télé (le chef de la police, l’infirmière, etc.).

À défaut de laisser une trace dans la cinématographie québécoise et canadienne, Die offre aux amateurs du genre une série B rondement menée et techniquement réussie. Malgré tout, le scénario simplifié à l’extrême et manquant cruellement de mystère est décevant. Ce (gros) défaut mis à part, Dominic James démontre toutefois avec Die, qui est son premier film en carrière, plus de savoir-faire et de maturité que le piètre Angle mort, sorti plus tôt cette année.

En résumé

À voir si vous êtes inconditionnels de Saw, Cube et autres innombrables thrillers psycho-ésotériques. Die, qui doit sans doute son existence sur le grand écran au Festival Fantasia, est sorti dans une seule salle à Montréal.

Die (Six) – Québec-Italie, 2009, 1h39 – Dans un hangar désaffecté, six personnes enfermées contre leur gré se livrent à un procès bien étrange… le leur – Avec: John Pyper-Ferguson, Emily Hampshire, Elias Koteas – Scénario: Domenico Salvaggio – Réalisation: Dominic James – Production: Alessandro Verdecchi, Lorenzo Von Lorch, André Rouleau, Andrea Marotti – Distribution: Remstar

Ma note: 

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★★★ Bon
★★ Moyen
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