Pour son second long métrage en carrière, le réalisateur manitobain Shawn Linden nous livre ici un mélange de polar et de drame psychologique dans lequel un jeune homme découvre à la mort de sa mère qu’il est né d’un viol horrible tenu secret. Il se lance donc dans une dangereuse enquête de paternité qui le mènera sur les traces de son père biologique, un ex-détenu introuvable.
Rien ne tient vraiment la route dans cette série B ordinaire, qui partait sur des bases scénaristiques pourtant solides, avec une présentation des événements selon différents points de vue (le père adoptif suit la trace de son fils qui lui-même recherche son père biologique). Cette approche permet de maintenir un minimum de suspense d’un rebondissement à l’autre. Hélas les quelques bonnes idées de l’écriture ne suffisent pas à sauver l’entreprise. Au final, cet embrouillamini de clichés, de fausses pistes non justifiées et d’effets de styles ratés (l’accident de la mère) ou maintes fois vus (gros plans sur les visages en sueur, battements de cœurs et soupirs) ressemble plus à un téléfilm qu’à une œuvre de fiction originale.
Dans un casting manquant cruellement de profondeur, le jeune comédien Thomas Dekker à l’interprétation excessive se fait voler la vedette par la sobriété de l’acteur ontarien Matt Craven, un habitué des plateaux nord-américains.
Texte également paru dans son intégralité sur le site web de la Revue Séquences (www.revuesequences.org)
The Good Lie (Histoire à faire peur) – Québec, 2012, 1h33 – À la mort de sa mère, un jeune homme part sur les traces de son père biologique, un criminel remis en liberté – Avec: Thomas Dekker, Matt Craven, Julie Le Breton – Scénario et Réalisation: Shawn Linden – Production: Kimberley Berlin, Shawn Linden, Susan Schneir – Distribution: Filmoption International
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