Films du Québec

Good Neighbours: Scott Speedman, Emily Hampshire, Jay Baruchle

Ce qui captive dans Good Neighbours, c’est avant tout sa galerie de personnages tous aussi tordus les uns que les autres. Dans le rôle du naïf il y a Victor, le faux timide mais qui en fin de compte voit bien plus clair qu’on ne le pense ; dans le rôle de la névrosée, il y a Louise qui n’a de relations humaines qu’avec ses chats ; dans le rôle du serial-killer, il y a Spencer le meurtrier au sourire Colgate. Enfin, la chère voisine, femme abandonnée, hystérique, haïssable, en la personne de la tordante de rire Anne-Marie Cadieux.

Outre ces personnages tordus, campés avec aplomb par des comédiens de talents, ce sont les relations de tension et d’amitié forcée entre les protagonistes qui tiennent le spectateur en haleine. Les fausses bonnes relations à l’intérieur de l’immeuble donnent du ressort à un scénario qui a délibérément chois d’éluder la problématique de la recherche de coupable, mettant l’aspect policier de son film au second plan.

Si l’intrigue policière n’est que secondaire, les relations entre le trio de voisins s’en trouvent renforcées. Une fois l’identité des meurtriers dévoilée, nos trois faux amis devront tout faire pour se disculper. Si la démarche peut troubler, elle n’est pourtant pas innocente. Chacun peut se sentir coupable de quelque chose et Tierney a donc clairement axé la seconde partie du film sur les relations de ses personnages et sur les moyens qu’ils utilisent pour se disculper. Une bonne idée de scénario, qui donne un hui-clos parfois captivant, souvent jubilatoire.

Les décors, la photographie ainsi que les autres aspects techniques ne sont pas en reste et sont maîtrisés adroitement. Good Neighbours possède des allures de série B réussie. Toutefois on peut regretter que le film manque un peu de rythme et que les personnages secondaires soient un peu à l’écart. À voir pour les amateurs du genre.