[CRITIQUE] Impetus : entre réel et métaphore

Avec Impetus, son premier long métrage depuis 2008, Jennifer Alleyn propose une histoire originale dans laquelle les errances émotionnelles répondant aux aléas de la création.

Pascale Bussieres dans Impetus de Jennifer Alleyn (photo prise dans le métro de New York)

Pascale Bussieres dans Impetus de Jennifer Alleyn (La Distributrice de films)

Avec Impetus, son premier long métrage depuis L’atelier de mon père, prix de la meilleure œuvre canadienne au FIFA en 2008, Jennifer Alleyn propose une histoire pour le moins originale dans laquelle les errances émotionnelles répondant aux aléas de la création. Évoluant entre documentaire et fiction, le film repose sur une subtile mise en abyme du cinéma – chose assez rare dans le corpus québécois – qui nous rapproche des difficultés de concevoir un film avec peu de moyens sur une longue période de temps, ce qui fut le cas ici. En parallèle, nous suivons les parcours de personnages imaginaires incarnés par Pascale Bussières et Emmanuel Schwartz, tous deux placés face à un tournant de leur existence. Pour corser le tout et s’amuser avec les différents niveaux de réalités, la cinéaste a fait appel à des complices, aux destinées plus tangibles, qui ont connu à un moment de leur vie une forme quelconque d’échec ou d’incertitude.

À partir de ses structures imbriquées, Jennifer Alleyn créée des liens, invente des rapports et développe des interdépendances (les uns transmettent l’élan – l’ « impetus » – aux autres) et explore la possibilité de se reconstruire. Même si ces relations ne sont pas toujours aussi claires qu’on l’aurait souhaité, l’ensemble reste cohérent, ne donnant la préséance à aucun des deux genres. La réflexion repose sur une quête de paix intérieure, sur l’observation d’une lente reprise en main et met en valeur plusieurs temps forts qui nous semblent improvisés (la virée en taxi de Pascale Bussières, notamment) tandis que des séquences plus métaphoriques (le gecko qui se régénère sans cesse) nous plongent dans une atmosphère propice à l’introspection. Le moins que l’on puisse dire c’est que la cinéaste a trouvé le juste équilibre entre ses deux pôles d’attraction, et livre une Å“uvre atypique, à mille lieues des poncifs et des schémas narratifs habituels.

Impetus – Québec, 2018, 1h34 – Entre Montréal et New York, une cinéaste en peine tente de faire un film sur la reconstruction émotive, mais elle doit composer avec plusieurs contraintes – Avec: Pascale Bussières, Emmanuel Schwartz – Scénario, Réalisation: et Production: Jennifer Alleyn – Distribution: La Distributrice de films

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