Films du Québec

Marie-Chantale Perron et David La Haye, J’espère que tu vas bien ©Aviva Communications

J’espère que tu vas bien est une première dans son genre et affiche clairement cette spécificité dans sa promotion commerciale. Deux comédiens, une conversation à bâtons rompus sur des divers sujets, une caméra portée, une marche dans les rues du Plateau Mont-Royal, un seul plan séquence. Un objet filmique fait avec quelques billets verts, sans arrière pensée ni scénario, mais qui manque cruellement d’intérêt.

La difficulté de l’entreprise tenait dans la capacité des deux comédiens à pouvoir établir une relation solide et à se répondre l’un l’autre en puisant dans leur passé respectif pour supporter les échanges et rendre l’improvisation plus véridique. Sur ce plan là, force est de constater que la chimie opère. On ressent bien la complicité naturelle des deux comédiens qui se connaissent depuis longtemps et qui ont sans doute du faire quelques centaines de coups ensemble dans leur jeunesse. Les sujets abordés sont tantôt ludiques ou superficiels (les odeurs de poulet des restaurants portugais, les chiens aux chandails du Canadien) ou plus graves et profonds (la maladie, l’amour perdu, la déchéance). Au final, malgré quelques interludes musicaux destinés à alléger le parcours, le tout est assez inégal et plusieurs temps morts se font jour.

Enfin, si l’on salue la vivacité de l’improvisation de ce tournage sans filet, si l’on reconnait le tour de force technique du caméraman (une steadicam, ça pèse quand même plusieurs kilos), est-ce suffisant pour faire de J’espère que tu vas bien un film de cinéma? On peut se poser la question. Car si J’espère que tu vas bien repose sur une alléchante idée de départ, la bonhomie et l’improvisation auraient mérités d’être un peu plus canalisées.

En résumé

Sympathique et ludique sont des adjectifs qui collent bien à ce petit bout de pellicule sans prétention, qui nous fait étalage d’une belle complicité et d’une certaine vivacité d’esprit des deux comédiens. On regrette toutefois que les sujets abordés soient très inégaux et fleurtent parfois avec la discussion de comptoir.