[Critique] Rafales: l’hiver a un beau rôle

Alors qu’il nous avait habitués à des récits destinés à un jeune auditoire, André Melançon se tourne vers le « thriller » de genre avec Rafales, un OVNI dans son univers cinématographique. Bien que ce polar offre une intrigue intéressante et crédible. Belles images hivernales.

Le comédien Québecéois Denis Bouchard dans Rafales d'André Melançon (capture d'écran de la bande annonce)

Denis Bouchard dans Rafales d’André Melançon (capture d’écran de la bande annonce)

La veille de Noël, un journaliste (Denis Bouchard) est témoin d’un vol dans un centre commercial et décide de suivre un des voleurs (Marcel Leboeuf) mais est finalement pris en otage à la station de radio pour laquelle il travaille. Montréal nous est présentée du point de vue des quartiers avoisinants en plein hiver. Plus de vingt-cinq ans après sa réalisation, revoir Rafales nous plonge dans une nostalgie certaine, carburant aux références visuelles et sonores d’un autre temps. Paquets de cigarettes, salons de coiffure, glossette et synthétiseur sont au rendez-vous. Froid comme le vent glacial des ruelles de Montréal pétrifiées, le film ne se laisse pas aller à l’émotion, en dehors d’une scène touchante, lorsque Gérard fait la rencontre d’une vieille Russe (Kim Yaroshevskaya, notre chère et inoubliable Fanfreluche), on est alors transportés par sa douce évocation des douleurs de la guerre.

En thriller efficace, le scénario s’avère des plus linéaires, reposant avant tout sur les relations et les tensions qui se nouent entre les protagonistes. Or, la chimie entre les deux acteurs principaux ne s’opère pas entièrement. Denis Bouchard restitue adéquatement son personnage en constante recherche de gloire et du dernier scoop qui le propulsera au rang d’animateur vedette, alors que Marcel Leboeuf, apparaît moins à l’aise dans la peau du cambrioleur torturé. Claude Blanchard offre une performance intéressante, peut-être prémonitoire à son rôle dans la série à succès Omertà. En directeur de la station de radio, Rémy Girard livre une performance caustique à souhait. C’est lui qui possède les meilleures répliques du film, notamment l’inoubliable « C’est live, c’est exclusif, c’est ça la radio ! ». Cette brochette de comédiens connus animent ce Rafales qui, bien qu’inégal, parvient à ressortir du lot des productions dramatiques de l’époque, avec en prime de spectaculaires images de l’hiver québécois. Sa charge critique est efficace, mettant à mal le monde de l’information-show-biz avec force et réalisme sans tomber dans la caricature.

Rafales – Québec, 1990, 1h28 – La veille de Noël, une tempête de neige fait rage. Dans le stationnement d’un centre d’achat, une automobile se gare silencieusement. À son bord, trois hommes armés et nerveux s’apprêtent à commettre un hold-up dans un magasin d’électronique… – Avec: Marcel Leboeuf, Denis Bouchard – Scénario: Denis Bouchard, Marcel Leboeuf, André Melançon – Réalisation: André Melançon – Production: Aska Films, ONF – Distribution: Aska Films

Notre note:  (Matthew Lewis et Charles-Henri Ramond : 2,5/5)

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Les notes :

★★★★★ Excellent
★★★★ Très bon
★★★ Bon
★★ Moyen
Mauvais

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