Troisième long métrage de RKSS, We Are Zombies ne m’a pas vraiment emballé, malgré deux visionnements, l’un en version doublée (Nous, les zombies) et l’autre en version originale anglaise. Pour résumer, j’ai trouvé le développement de l’intrigue très brouillon et plutôt inabouti, en plus d’être guère original.
Le seul point vraiment distinctif c’est de faire des zombies des « mal-vivants », gentils et inoffensifs, quoiqu’un peu encombrants. La question: qu’en faire? La réponse: les confier à la corporation pharmaceutique qui s’en sert comme cobayes pour ses recherches. Le machiavélique wanna-be patron, joué par Benz Antoine, veut s’en débarrasser à tout prix avec un gaz mortel qui nous rappelle de tristes souvenirs. Pourquoi les faire disparaître puisqu’ils ne sont pas méchants et qu’ils amènent des profits? Les raisons du magnat épris de pouvoir sont assez floues.
Entre la multinationale et des criminels qui ont kidnappé leur grand-mère, se dresse un trio de valeureux gamins. En cours de route, leurs déboires parviennent à arracher deux ou trois sourires, surtout grâce à quelques répliques bien senties de la part de la jeune femme, le personnage de loin le plus approfondi du lot. C’est elle du reste qui est à l’origine du seul moment que j’ai vraiment apprécié, lorsqu’elle refait le lacet de son copain avant qu’ils partent à l’assaut. C’est à mon avis l’instant le plus délectable du scénario, qui ne propose par ailleurs que des blagues potaches vulgaires, dépassées et trop souvent en dessous de la ceinture.
Dans le dernier droit, les effets visuels efficaces, même s’ils ne se démarquent guère des productions québécoises du même genre, et une action un peu mieux resserrée permettent de garder un tant soi peu d’intérêt. Mais cela ne peut faire oublier les trous de l’histoire, des rebondissements qui ne servent à rien (l’épisode ridicule du zombie écrasé que l’on ne peut pas retirer de dessus les roues d’une fourgonnette…) et des enjeux qui s’expliquent essentiellement après coup par le biais des dialogues.
Bref, We Are Zombies aura certainement de nombreux fans, mais, à force de rester au ras des pâquerettes, ne propose rien de plus qu’une énième version de comédie d’horreur pour ados, sans valeur distinctive. Les deux premiers opus du trio étaient relativement bien maîtrisés, à défaut d’être totalement réussis. celui-ci se situe très en retrait.
We Are Zombies – Québec, 2024, 1h20 – Dans un furtur proche peuplé de gentils mal-vivants, trois amis un peu gauches ont maille à partir avec le patron d’une grande corporation pharmaceutique – Avec: Alexandre Nachi, Derek Johns, Megan Peta Hill – Scénario et Réalisation: RKSS – Distribution: Les Films Opale
Ma note: