Quelques jours après le décès du comédien Ghislain Tremblay la semaine dernière, la grande famille du cinéma québécois déplore la disparition du caméraman et directeur de la photographie Jean-Pierre St-Louis. Cofondateur de la Coop Vidéo de Montréal, celui qui a signé les images de nombreux films québécois marquants est décédé jeudi, semble-t-il lui aussi de la COVID-19, à l’âge de 68 ans.
Autodidacte, il commence sa carrière dans les années 1970 en réalisant quelques courts et moyens métrages, dont L’enfant, Autoportrait d’un chanteur inconnu ou Fait divers: elle remplace son mari par une T.V., coréalisé avec Linda Craig. C’est aux côtés de Robert Morin qu’il passe au long métrage en signant les images de Tristesse modèle réduit (1987). Les deux hommes resteront fidèles pendant de longues années.
Ainsi, St-Louis dirigera la caméra pour la quasi-totalité de ses films, de Requiem pour un beau sans-cÅ“ur (1992) à Les 4 soldats (2013), en passant par Windigo (1994), Quiconque meurt, meurt à douleur (1998), Le Nèg’ (2002) ou Que Dieu bénisse l’Amérique (2005). Jean-Pierre Saint-Louis a également une étroite collaboration avec d’autres cinéastes de la Coop Vidéo, tels Bernard Émond (20h17 rue Darling, Pour vivre ici) et Louis Bélanger (Post Mortem, Gaz Bar Blues). Filmographie partielle.
Cinéma, télé, court ou long, fiction ou documentaire, Jean-Pierre St-Louis a également travaillé avec Claude Demers (Les dames en bleu, D’où je viens), Jean-Claude Labrecque (Chemin d’eau) ou Isabelle Hayeur (Les siamoises), entre autres.
Au cours de cette carrière bien remplie qui aura duré plus de quarante ans, Jean-Pierre St-Louis a remporté deux prix Gémeaux, a reçu un hommage honorifique de la part de l’Association française de cinématographie en 2003 et avait reçu en novembre dernier un prix en Europe pour son travail sur le plus récent film de Bernard Émond.
Citation ci-dessus extraite de Ciné-Bulles, Volume 22, numéro 3, été 2004, p.41