À la croisée des chemins est souvent considéré comme le premier long métrage de fiction québécois. C’est un film de propagande catholique vantant les mérites et les bienfaits de devenir missionnaire. À l’origine, le film n’était pas destiné à une carrière commerciale ; il fut projeté pendant une décennie dans les écoles, les salles paroissiales et ciné-clubs mais ne connut une véritable distribution dans les cinémas qu’en 1973, lorsque la Cinémathèque québécoise décida de montrer les copies qu’elle conservait.
Tourné en Chine et au Québec, la valeur cinématographique d’À la croisée des chemins n’est évidemment pas mesurable tant le tout à l’air bricolé et rabouté de toutes parts ; en revanche, ce film présente un intérêt historique et sociologique indéniable. D’abord parce que les valeurs véhiculées : le collège classique, le directeur spirituel, les idylles naissantes, la grande décision ou le départ pour les missions sont autant d’images d’une certaine histoire du Québec. Ensuite, parce que les images de la Manchourie ou de la Chine de 1935 sont des documents d’archives importants et témoignent de l’action des missions étrangères du « pays canadien » de l’époque.
À la croisée des chemins est aussi connu sous le titre Entre deux amours.
Référence : [1] ©Charles-Henri Ramond, novembre 2009
Résumé
Le film est est divisé en trois volets d'égale durée ; il est muet mais possède une bande sonore qui a été ajoutée en post-synchronisation. Le narrateur des volets un et trois n'est autre que le futur Premier ministre québécois, René Lévesque.1- D'abord, après avoir brièvement introduit les personnages,oet vanté largement leurs mérites et leur dévouement, on assiste à l'amour naissant entre Jean et Pauline, alors qu'ils passent d'agréables vacances d'été chez papa-maman à la Villa du Sourire.
2 - Puis, dans le deuxième volet, Jean assiste à la projection d'un film présenté par un missionnaire québécois, de retour d'une mission d'évangélisation en Manchourie. Les images de ce deuxième volet sont à la fois des documents d'archives tournées en Chine par la Société des Missions étrangères, et de courtes saynettes sensées représenter la vie là bas, mais réalisées au Québec.
3 - C'est la fin de l'année scolaire pour Jean. De retour à la Villa, il annonce à ses parents et amis qu'il a pris sa grande décision : celle de devenir missionnaire en Chine. Les parents sont horrifiés, mais si telle est la volonté de Dieu... Jean entre donc au Séminaire, d'abord à Québec, puis à Montréal. Il part ensuite en Chine retrouver celui-là même qui avait présenté le film il y a quelque temps de cela. La boucle est bouclée, Jean peut désormais "convertir les chinois". [1]
Distribution
Paul Guèvremont (Jean Leber) ; Denise Pelletier (Pauline Garnier) ; Rose-Rey Duzil (Mme Leber) ; Jean Fontaine (M. Leber) ; Denis Drouin ; Françoise Gratton ; René Lévesque (Voix du narrateur)Fiche technique
Catégorie : Comédie dramatique - Origine : Québec, 1942 - Durée : 1h28 - Images : N&B et couleurs - Format images : 1,33 - Classement : Général - Budget : 2 000$ - Lieux de tournage : Manchourie, Chine, Montréal, Pont-Viau, Saint-Marc-sur-le-RichelieuRéalisation, scénario et dialogues : Jean-Marie Poitevin - Production : Société des Missions étrangères du Québec D'après la pièce La Folle Aventure de Guy Stein. - Mise en scène : Paul Guèvremont
Équipe technique - Photographie : Jean-Marie Poitevin ; Paul Morin - Son : abbé Léonidas Castonguay - Musique : Fernand Gaudry - Montage : Jean-Marie Poitevin ; Paul Guèvremont