Dans les cartons depuis plusieurs années, la comédie policière L’appât marque le grand retour du réalisateur Yves Simoneau à la tête d’une production québécoise francophone, depuis la fin des années 80 (Dans le ventre du dragon).
Après les récents succès des comédies policières Bon cop Bad cop et De père en flic, voici donc une autre mouture d’un schéma cinématographique rôdé qui a déjà prouvé son efficacité ici et ailleurs. Le couple dépareillé qui parvient à renverser des montagnes malgré les pires difficultés et/ou leur incroyable stupidité (cf. L’arme fatale, Deux flics à Miami, j’en passe et des meilleurs…). À l’instar des précités, le film de Simoneau est donc rempli de rebondissements qui se succèdent à un rythme effréné, des “jokes” faciles et des “one-liners” comiques venant ponctuer l’action. On y retrouve également un infime soupçon de réflexion sur notre société (l’amitié, le respect de la différence).
À noter que si L’appât a eu une gestation assez longue (on en parlait déjà dans la presse il y a deux ans), le film est passé à travers son cycle de production avec une rapidité étonnante. Accord de financement de la SODEC reçu en avril, tournage terminé en septembre, bande annonce diffusée immédiatement après et sortie en salles juste avant Noël (à la place de Funkytown qui a été repoussé de quelques mois, pour ne pas faire de concurrence). «Le temps des Fêtes est une des grandes périodes de cinéma ; on ne pouvait pas passer à côté de cela, et ce, même si ça mettait de la pression sur la production» dixit Patrick Roy, le distributeur du film [1]. Un créneau idéal pour faire de L’appât le carton hivernal.
Aucun festival, même de films d’humour, n’a montré le film, toutefois on apprenait en octobre 2012 que L’appât sortirait sur plusieurs centaines d’écrans en Chine. L’histoire ne dit pas quelle fut sa carrière commerciale là-bas.
Mot du réalisateur
Il y a des choses qui me faisaient rire quand j’étais enfant et qui me font rire encore aujourd’hui. Elles me feront probablement rire jusqu’à mon dernier souffle. Comme si quelque part à l’intérieur, l’enfant était toujours là, ne vieillissant pas. Il ricane toujours en regardant Chaplin, Tati, Sellers et les autres.
L’idée de faire une comédie – en français, au Québec – s’est donc imposée tout naturellement. Et le hasard faisant parfois bien les choses, la rencontre avec Guy A. et William a cristallisé cette idée. Rachid s’est ajouté plus tard à l’équation, mais son arrivée n’en fut pas moins déterminante. Avec un tandem d’acteurs aussi créatifs, il ne manquait plus qu’une intrigue bien ficelée pour faire décoller le projet.
C’est ainsi qu’est né L’Appât.
De multiples versions du scénario ont été nécessaires pour trouver le ton juste de ce film. C’est bien d’une comédie policière qu’il s’agit ici, mais elle se déroule dans un univers légèrement décalé. Aux acteurs, je donnais comme exemple: « Si ce fauteuil représentait la réalité, ton personnage serait assis juste à côté. On voit bien le fauteuil, il est proche de nous, mais ton personnage ne s’y installe jamais ». C’est finalement grâce aux sessions intensives de répétitions qu’on a pu définir qui étaient vraiment Poirier et Ventura. À chaque session, on assistait à un petit miracle: la naissance d’une amitié improbable entre ces deux là. Dans la vie comme à l’écran…
Aujourd’hui, même après une production aussi courte, aussi intense et remplie de défis, et même après l’avoir vu et revu cent fois, L’Appât me fait encore rire. Et je me laisse prendre à imaginer d’autres aventures plus rocambolesques les unes que les autres pour nos deux compères.
Extrait du dossier de presse
Référence : [1] Entretien avec Michelle Coudé-Lord (JDM, 30 septembre 2010).
Résumé
Carboni, un pape de la mafia meurt dans les bras du flic montréalais Poirier, complètement par hasard. Pendant ce temps de l'autre côté de l'Atlantique, Ventura, agent des services secrets français, est assigné à une mission au Québec. Moulin, son patron veut en effet savoir quelles furent les dernières paroles du mafieu, afin d'y découvrir d'importants renseignements. Poirier, l'épais, servira donc l'appât permettant d'attirer les rivaux à se dévoiler.
La ruse de Ventura (lui c'est l'épée) c'est de se faire passer pour un jeune stagiaire inexpérimenté auprès de ces colons de canadiens. Il est donc affecté dans les services de Pinard, la cheffe de service de Poirier.
Désormais affublé d'un "mentor" lourdaud et gaffeur, Ventura va se lier à la mafia italienne, se mesurer aux gangs haïtiens, défier les tirs de roquette d'une mystérieuse femme noire, bref, tout faire pour découvrir le secret de Carboni...
Mais alors que l'enquête semble piétiner, Poirier apprend la vérité de la bouche de Ventura et se fait révéler tous les dessous de l'affaire. Peu après, c'est au tour de Ventura de découvrir les plans maléfiques que leurs patrons respectifs sont en train de fomenter...
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Guy A. Lepage (Prudent Poirier) ; Rachid Badouri (Mohammed Choukroune dit Ventura) ; Serge Dupire (Moulin) ; Maxim Roy (Pinard) ; Ayisha Issa (Van Cleef) ; Romano Orzari (Mario) ; Marie-Josée Boudreau (patronne Automatix) ; Frédérique Pierre (Ti-Bobo) ; Angelo Cadet (Ti-Tide) ; Abdelaziz Saadallah (Aziz, père de Ventura) ; Khadija Assad (Khadija, mère de Ventura) ; Sasha Samar (Molotov) ; Gregory Hlady (Poutine) ; Manuel Tadros (Maître de cérémonie) ; Sylvie Lemay (veuve de Carboni) ; Michel Perron (Carboni)...
Fiche technique
Genre: Comédie policière - Origine: Coproduction Québec-France (?), 2010 - Sortie en salles: 17 décembre 2010 sur environ 80 écrans au Québec - Durée: 1h24 - Visa: Général - Tournage: 8 août au 13 septembre 2010 - Budget: 5,6 M$.
Réalisation: Yves Simoneau - Scénario: William Reymond ; Yves Simoneau - Production: Josée Vallée ; Yves Simoneau - Productrice déléguée: Sylvie Trudelle - Producteurs exécutifs: Patrick Roy ; Richard Speer - Société de production: Cirrus Communications - Financement: SODEC ; Téléfilm Canada ; crédits d'impôts fédéraux et provinciaux ; Super Écran ; Radio-Canada - Distribution: Alliance Vivafilm
Équipe technique - Conception visuelle: Michel Proulx - Costumes: Mario Davignon - Distribution des rôles: Murielle Laferrière - Montage: Richard Comeau - Musique: Normand Corbeil - Photographie: Guy Dufaux - Son: Mario Auclair ; Marcel Pothier ; Gavin Fernandes
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Infos DVD/VOD
Le film L'Appât est disponible au Québec en DVD et en Blu-ray. Éditeur: Alliance Vivafilm - Date de sortie: 29 mars 2011 - Code UPC: 065935844945 (DVD) ; 065935844952 (Blu-ray) - Suppléments: NC