Films du Québec

La belle bête est un drame coproduit, réalisé et photographié par le cinéaste indépendant Karim Hussain. Il s’agit de son troisième long métrage de fiction, après le drame d’horreur culte Subconscious Cruelty (2001) et l’essai fantastique minimaliste Ascension (2003).

Adapté du roman éponyme de Marie-Claire Blais (1939-2021), publié en 1959, le film explore la psychologie complexe d’une famille dysfonctionnelle, constituée d’une mère riche et vaniteuse, de son fils asocial qu’elle adore et de sa fille, belle et dangereusement jalouse.

Vanité, perversion affective et pulsions meurtrières font partie des thèmes sombres et nihilistes abordés dans La belle bête (The Beautiful Beast en version avec sous-titres anglais), oeuvre inclassable (et plutôt éprouvante) qui avait suscité des réactions opposées à sa sortie en salle, le 3 novembre 2006.

Critiques d’époque

Alors qu’on croit subir une oeuvre du passé, des éléments contemporains viennent ponctuer de façon anachronique le scénario. Du coup, le malheur de l’héroïne humiliée nous semble tout à fait improbable. Le fait d’être isolé à ce point du reste du monde également. (Isabelle Massé, La Presse, 4 nov. 2006)

C’est donc dans un univers complètement déconnecté de la réalité que nous plonge le long-métrage de Karim Hussain de par ses dialogues souvent trop littéraires et ses acteurs interprétant de façon distante des personnages aux comportements insaisissables. (Jean-François Vandeuren, Panorama Cinéma, 10 Novembre 2006)

Le film n’est certes pas parfait et qui le voudrait d’ailleurs? Il n’est pas lisse et s’apparente par moment à un essai, à plusieurs essais qui peinent à se fondre les uns aux autres. Le film n’a pas réellement d’unité. Mais reste qu’il ose, propose et que son ambition lui fait honneur. Karim Hussein qu’on connaissait pour ces (sic) images visuellement violentes (Subconscious Cruelty) où l’envie de provoquer jouxtait un réel sens de l’image, a ici exploré une violence plus diffuse, une violence d’abord intérieure qui suinte avant d’exploser. (Philippe Gajan, Revue 24 Images, 21 mars 2007)

Par leur ouverture d’esprit, par leurs idées véhiculant un monde éclaté, varié et multiple, Blais et Hussain confirment leur connaissance profonde de la nature humaine. Sur ce point, La Belle Bête est un film d’une maturité à la fois audacieuse et humaniste. (Élie Castiel, Revue Séquences, No 246, p. 43)